Le brief éco. SNCF : le rapport au vitriol de la Cour des comptes
La SNCF n'a pas su adapter son niveau de vie, dit en substance la Cour des comptes.
La SNCF va devoir continuer à supprimer des emplois et faire des économies sur les frais de personnels. Ce n’est pas le gouvernement qui le dit mais la Cour des comptes. L’institution met les pieds dans le plat, un peu plus de deux semaines avant la mobilisation contre la réforme des régimes spéciaux de retraites.
La Cour des comptes, éternelle empêcheuse de tourner en rond ! Quels sont ses arguments ? Avec la réforme ferroviaire votée l’année dernière, la SNCF sera bientôt transformée en plusieurs sociétés anonymes et devra affronter l’ouverture progressive à la concurrence du transport de voyageurs entre 2020 et 2023. Cette évolution nécessite des adaptations profondes de la politique de ressources humaines. Pour parler clairement : la masse salariale. L’État va devoir exiger une plus grande performance économique de l’opérateur historique des chemins de fer.
Côté emplois, la SNCF et les cheminots ont déjà donné
Entre 2012 et 2017, les effectifs du groupe public ferroviaire ont fondu de 6 000 postes équivalents temps plein. Mais ce que la Cour des comptes reproche à la SNCF durant ces années, c’est de ne pas avoir su adapter son rythme de vie. Exemple : alors que SNCF-Réseau (propriétaire et gestionnaire des rails) aurait dû réduire ses effectifs grâce à la sous-traitance extérieure des travaux, le nombre de personnels dans cette branche n’a fait qu’augmenter. Illogique et contre-productif. La Cour s'en prend aussi à certains avantages comme les réductions du prix des billets pour les salariés et leur famille. Coût annuel : 220 millions d'euros.
Les syndicats vent debout
"Ce rapport est un condensé de raccourcis et d’inepties", dit la CGT-Cheminots qui parle d’un "brûlot" contre les agents de la SNCF. Pour l’UNSA ferroviaire, c’est "un pamphlet à charge (…) fondé sur des inexactitudes".Tous estiment que la Cour des comptes alimente un climat social anxiogène. Il faut dire qu’en guise de solutions, la contrôleuse des deniers publics n’y va pas de main morte. Dénonçant le sous-emploi de certains personnels, la cour appelle à la renégociation de l’accord d’entreprise sur l’organisation du travail, au développement de la polyvalence des salariés, à la révision des règles de progression de carrière et à la réduction de l’automaticité des hausses de salaires. Ambiance. Avant la mobilisation du 5 décembre, on se demande qui pourrait bien être le pompier de service.
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