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Le brief éco. Renault Fiat-Chrysler : Nissan sort de son silence

Le conseil d’administration de Renault se réunit mardi à Boulogne-Billancourt. Au menu : le possible rapprochement avec Fiat-Chrysler. Depuis l’annonce de ce projet la semaine dernière, le groupe Nissan, actuel partenaire de Renault, était resté muet. Le Japonais vient de sortir du bois.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Hiroto Saikawa, le PDG de Nissan. (BEHROUZ MEHRI / AFP)

Nissan sort de son silence au moment même où le conseil d’administration de Renault se réunit mardi 4 juin à Boulogne-Billancourt. Conseil où il devrait être question du possible rapprochement avec Fiat-ChryslerPas de conférence de presse pour le patron de Nissan. Dans la plus pure sobriété japonaise, Hiroto Saïkawa a simplement transmis une déclaration aux médias. Il affirme qu'en cas de fusion avec Fiat-Chrysler, "il faudra revoir fondamentalement la relation unissant Renault à Nissan, car si elle était menée à son terme, il s’agirait d’une fusion complète qui modifierait significativement la structure de notre partenaire Renault". Tous les observateurs se demandaient comment Nissan pouvait accueillir l’offre de la famille italienne Agnelli sur le constructeur français. Les voilà fixés.

Nissan optimiste

Hiroto Saïkawa ne marque pas d’opposition frontale au projet. Mieux : il estime qu’une telle opportunité permettrait d'étendre le champ des collaborations et créerait de nouvelles occasions de synergies. Mais là commence le plus compliqué. Dans le futur ensemble, Renault verrait sa part au capital diluée à 7,5%. Ce qui fait craindre au partenaire Nissan de voir son influence réduite. Nissan fera tout pour conserver la maîtrise des technologies développées ces vingt dernières années avec Renault (la voiture électrique, le véhicule autonome, la réduction des gaz à effet de serre, etc.). Est-ce que Nissan ne profiterait pas de l’occasion pour renforcer sa participation dans Renault ? C'est l'une de questions posées.

Les jeux restent largement ouverts

Nous touchons ici directement à la question de la taille optimale, la "taille critique". Pour fabriquer les moteurs propres de demain, il faut investir aujourd’hui des milliards de dollars, d’euros, de yens. Et pour rentabiliser, il faut vendre un maximum de voitures. Donc cette course à la taille milite en faveur de ce coup de billard à quatre partenaires. Qu’en pense Renault ? Réponse mardi après-midi à l’issue du conseil d’administration. Quant à l’État français, il a ici une occasion rêvée d'accompagner un vrai projet industriel européen. Mais il devra rester plus que vigilant sur les questions d’emplois. Nous sommes en plein contexte General Electric, Ascoval, Ford… Cela appelle à la prudence.

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