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Le brief éco. Malus environnemental automobile : jackpot pour l’État

Le malus automobile a rapporté l’année dernière 560 millions d’euros aux finances publiques, en hausse par rapport à 2017. C’est la Cour des comptes qui l’affirme, et elle n’est pas tendre avec le gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les moteurs de certains véhicules sont énormément polluants. (MAXPPP)

Le malus automobile a rapporté, en 2018, 560 millions d’euros aux finances publiques, en hausse par rapport à l'année précédente. 560 millions d’euros, ce sont 170 millions de plus sur un an. 30% des véhicules achetés en France l’année dernière ont été touchés par ce malus, soit 640 000 voitures au total. Ce lièvre levé par le journal Les Echos, dans le rapport de Cour des comptes sur le budget de l'Etat 2018, montre clairement que beaucoup de foyers n’ont pas renoncé à acheter une voiture qu’ils jugent intéressante, même si elle ne correspond pas aux derniers canons environnementaux. Il y a aussi des facteurs techniques dont l’abaissement du taux de rejet qui déclenche le malus. On est passé de 130 grammes de CO2 rejeté par kilomètre en 2016 à 120 grammes en 2018. Cette année, la taxe se déclenche à partir d'un rejet de 117 grammes de CO2 par kilomètre. Et puis il y a aussi le succès grandissant des SUV dont certains modèles sont considérés comme trop polluants.

Réaffectation des sommes récoltées grâce au malus

Si on ne change pas nos habitudes, l’Etat sera encore gagnant cette année. D’évidence, la bascule totale ne peut pas se réaliser en quelques mois. 560 millions d’euros récupérés sur 640 000 ventes l’année dernière, cela fait un malus de 870 euros en moyenne par voiture. Il faut en prendre conscience. Mais il faut surtout s’interroger sur la réaffectation de cet argent récupéré par l’État. Il y a la prime à la conversion qui permet d’acheter une voiture moins polluante. On sait que le dispositif a eu moins de succès l’année dernière. Dès lors, pourquoi ne pas l’améliorer ?

Foyers modestes, politique de moblité

Pourquoi ne pas imaginer, également, un système destiné aux foyers les plus modestes dans le cadre de la politique de mobilité dont on sait qu’elle est capitale pour la recherche d’emploi ou de mutation ? Il s’agirait de permettre à ces foyers d’acquérir une voiture propre à moindre coût. Les idées ne manquent pas. Avec près de 80 milliards d’euros de taxes sur les automobiles, la France détient le titre de championne d’Europe. Est-ce pour autant efficace ? La lecture du rapport de la Cour des comptes sur le budget 2018 laisse songeur.  

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