Le brief éco. L’économie française résiste à la morosité ambiante
L’Insee revoit légèrement à la hausse sa prévision de croissance pour le premier trimestre. Autre bonne nouvelle : le taux de chômage baisserait légèrement dans les prochains mois.
La prévision de croissance pour le premier trimestre 2019 en France a été revue légèrement à la hausse par l'Insee. Autre bonne nouvelle, dans les prochains mois le taux de chômage devrait baisser.
La dernière note de conjoncture de l’Insee parle d’une hausse du PIB (richesse nationale produite sur un an) de 0,4% entre janvier et mars, puis de nouveau de 0,4% entre avril et juin. Concrètement, 0,1 point de PIB équivaut à environ deux milliards d’euros. Donc, avec +0,4% de croissance, nous aurions un gain de huit milliards d’euros au premier trimestre, puis au deuxième. Si ces projections tiennent, c’est plus qu’honorable. D’autant que l’onde de choc positive se traduirait par une baisse du nombre de demandeurs d’emplois. L’Insee estime à 85 000 le nombre d’emplois net qui seraient créés sur l’ensemble du premier semestre, grâce notamment à l'investissement des entreprises dont les ambitions sont, là aussi, à la hausse.
Croissance "gilets jaunes"
Est-ce un vrai coup de pouce indirect des "gilets jaunes" ? Beaucoup d'économistes l'avaient dit dès le mois de décembre : les dix milliards d’euros que le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé de débloquer pour répondre à la colère des tout premiers "gilets jaunes", ne pouvaient que se traduire positivement dans ce que l’on appelle "l’économie réelle". Un exemple selon l’Insee : d’ici la mi 2019, les salaires marchands (du secteur privé) devraient grimper d’1,8% grâce, notamment, à la revalorisation du Smic et le versement par certaines entreprises de la prime exceptionnelle défiscalisée. Deux millions de salariés français l’ont déjà touchées, les entreprises ont redistribué jusqu’à présent plus d'un milliard d’euros. Effet garanti sur le pouvoir d’achat et la consommation.
Seuil de résistance
Cette petite embellie conjoncturelle en France arrive dans un contexte économique européen plutôt déprimé. Est-ce que cela ne risque pas de remettre en question cet optimisme ? La réponse viendra en partie d’Allemagne qu’il va falloir surveiller de très près. Les économistes allemands craignent que les discussions très compliquées sur le Brexit, puis, à terme, la sortie effective du Royaume-Uni de l’Europe, n’entraîne une spirale protectionniste nuisible aux exportations allemandes. L’Allemagne est un pays qui exporte beaucoup plus qu’il n’importe. Ses voisins européens le lui reprochent souvent. Résultat des courses : l’économie allemande est très sensible au ralentissement de pays comme la Chine. La France est moins exposée aux turbulences du commerce mondial. Ajoutez à cela les "dix milliards Macron" réinjectés dans l’économie, le solde est positif. Quoi qu'il arrive, nous devrions faire mieux que la moyenne de la zone euro mais la prudence doit rester de mise. Inutile de crier victoire trop tôt.
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