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Le brief éco. La météo, nouvel indicateur de croissance ?

La canicule s'est de nouveau installée cette semaine sur la France. La chaleur a des conséquences en matière de santé publique, mais aussi, de plus en plus, sur le plan économique. Est-ce que la météo pourrait, un jour,  devenir un nouvel indicateur de croissance ?

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un ouvrier se désaltère en pleine canicule à Caen (Calvados). (MYCHELE DANIAU / AFP)

Est-ce que la canicule pourrait, un jour, intervenir dans le calcul du PIB, le Produit intérieur brut, la richesse produite par le pays sur l’année ? Pourquoi pas ? Toutes proportions gardées, l’Insee a déjà introduit les revenus de la drogue et de la prostitution pour peaufiner le calcul de la croissance. La vraie question est de savoir jusqu'où les variations de températures influencent directement l'activité économique. Le MIT – l'Institut de technologie du Massachusetts aux Etats-Unis – a étudié la question. Quand il fait plus chaud, ou plus froid, que les températures normales de saison, l'économie s'en ressent avec des variations très importantes.

Estimations précises

Dans cette étude, les chercheurs du MIT se sont penchés sur des données qui remontent à une quarantaine d'années. Ils en concluent que la productivité d’un pays baisse environ de 1,5% à 1,7% par degré supplémentaire au-delà de 15°C de variation du thermomètre. Et cela vaut aussi dans l'autre sens, quand il fait très froid. 15°C, en plus ou en moins par rapport aux normales de saison, c’est le point de bascule qui a des conséquences directes sur la croissance économique d'un pays. Et cette barre de 15°C d'amplitude, nous y sommes (dans certaines villes françaises comme Paris et Lille, les variations de températures seront de cet ordre, entre jeudi 25 et vendredi 26 juillet.

Impact de la canicule sur l'activité des entreprises françaises

Environ 70% de nos entreprises sont météo-sensibles. Leur organisation, ou leur production, dépend du climat. À tel point qu’il existe des cabinets spécialisés dans ce que l’on appelle le "météo-marketing". Il est ainsi possible de déterminer une température qui déclenche le réflexe d’achat du consommateur sur tel ou tel produit. Par exemple, la consommation de bière, ou de vins rosés, s'envole quand le thermomètre affiche plus de 22°C. Quand on dépasse les 27°C, la consommation s’oriente vers les boissons non alcoolisées et plutôt non sucrées. Pour beaucoup de secteurs ou d’entreprises, le thermomètre est devenu une vraie source de business. Et ce n’est pas près de s’arrêter.  

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