Le brief éco. Etats-Unis, les rois du pétrole
Les Etats-Unis traînent les pieds en matière d’environnement. C'est ce que l'on apprend dans un document de l’Agence internationale de l’énergie qui vient d'être remis.
La conférence de l’ONU sur le changement climatique, la COP23, se tient jusqu’à vendredi, à Bonn, en Allemagne. Hasard du calendrier, l’Agence internationale de l’énergie a publié son rapport annuel mardi 14 novembre. Le document apporte des arguments à ceux qui accusent les Etats-Unis de traîner les pieds en matière d’environnement.
Selon l’Agence internationale de l'énergie, les Etats-Unis représenteront à eux seuls 80 % de la croissance de la production mondiale de pétrole d’ici 2025. Autant dire que les USA confirment qu’ils sont bien devenus le premier producteur de pétrole au monde. L'or noir, accusé de tous les mots par les défenseurs de l'environnement.
Le pétrole de schiste...
Il suffit de regarder les chiffres d’octobre : la production des pays membres de l’Opep (les pays producteurs et exportateurs) a reculé de 80 000 barils par jour. En revanche, la production a augmenté dans les pays non membres de l’Opep. Les Etats-Unis sont clairement en train de devenir le premier pays producteur à connaître une montée en puissance aussi importante que l’Arabie saoudite entre les années 70 et 80.
Cette progression est due essentiellement au pétrole de schiste. Ce dernier représente aujourd’hui 5 % de la production mondiale et l'AIE s’attend à ce que ce volume soit multiplié par deux d’ici 2025 pour approcher les 10 %. Le moteur pétrolier américain tourne aujourd’hui à plein régime. En avril 2016, 400 points de forage étaient en activités sur le sol américain. En août 2017, il y en avait 950, soit plus du double en un an.
... et maintenant le gaz américain
Ce n’est pas la première fois que l’on invoque la géopolitique pétrolière, mais cette fois on y est de plein pied et l’Arabie saoudite, entre autres, voit d’un très mauvais œil ce pétrole de schiste américain. D'autant qu'une autre arme énergétique monte de l’autre côté de l’Atlantique : le gaz. Ainsi, 60 % des nouvelles capacités mondiales de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) sont en développement aux Etats-Unis. Les premières importations de gaz américain sont même arrivées en Europe l’été dernier. La Pologne et la Lituanie - pourtant voisins d’un autre gros producteur : la Russie - sont les premiers Etats de l’ancien bloc de l’Est à recevoir du GNL américain.
Selon l’économiste Patrice Geoffron, spécialiste de l’économie de l’énergie, le gaz américain est désormais capable de bouleverser les grands équilibres mondiaux avec des conséquences tout aussi importantes que le pétrole. C'est ce qui explique, aussi, pourquoi les automobilistes vont continuer à voir le prix des carburants à la pompe jouer au yoyo pendant un petit bout de temps.
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