Le brief Ă©co. Embrouillamini autour de la LGV Lyon-Turin
Vives tensions entre l’Italie et la France. La ligne ferroviaire grande vitesse entre Lyon et Turin est au coeur des débats.
La ligne ferroviaire grande vitesse entre Lyon et Turin verra- t-elle le jour ? Alors que les appels d’offre pour la poursuite des travaux doivent ĂŞtre lancĂ©s lundi 11 mars, la coalition populiste au pouvoir Ă Rome est plus que jamais divisĂ©e sur la question, ce qui alimente de vives tensions entre l’Italie et la France. Â
Vieux de plusieurs dizaines d’annĂ©es, le projet LGV entre Lyon et Turin vise Ă dĂ©sengorger la VallĂ©e du RhĂ´ne avec, notamment un tunnel d’une soixantaine de kilomètres entre Saint-Jean-de-Maurienne et la ville de Suse, en Italie. Un gigantesque projet Ă neuf milliards d’euros (uniquement pour ce qui est du tunnel transfrontalier) dont les travaux sous les Alpes ont dĂ©jĂ largement commencĂ©, mais qui divise en Italie jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. La coalition populiste au pouvoir Ă Rome est au bord de l’implosion sur ce dossier : la Ligue, ancrĂ©e dans le Nord de l’Italie et proche de ses entreprises, est très favorable Ă cette nouvelle infrastructure, estimant qu’elle est source de dĂ©veloppement et d’emplois. Mais le Mouvement 5 Etoiles, lui, parle d’un immense gaspillage d’argent public. Â
Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, essaie de mĂ©nager la chèvre et le chouÂ
Jeudi dernier, on a frĂ´lĂ© le clash quand Giuseppe Conte a appelĂ© Paris et Bruxelles Ă rediscuter. La ministre française des Transports, Elisabeth Borne, Ă©tait immĂ©diatement montĂ©e au crĂ©neau pour rĂ©affirmer le soutien de Paris Ă ce projet de liaison ferroviaire pour dĂ©velopper les Ă©changes entre la France et l'Italie. Miracle : dans la nuit de samedi Ă dimanche, Giuseppe Conte a pondu un texte qui permet de sortir de l’impasse. Une "acrobatie juridique" aux yeux de la presse italienne. Â
Poursuite des travauxÂ
Les avis de marchĂ©s (Ă©tape prĂ©liminaire aux appels d’offres) vont pouvoir ĂŞtre lancĂ©s aujourd'hui pour les travaux relatifs Ă la partie française du tunnel transfrontalier. Cela permet d'Ă©viter de perdre 300 millions d'euros versĂ©s par la Commission europĂ©enne. Le dispositif donne Ă©galement un dĂ©lai de six mois Ă l’Italie pour rediscuter du projet avant un engament ferme. Autant dire que l’on n’a pas fini d’en entendre parler. Va-t-on vers un scandale politico-industriel franco-italien ? Probablement pas, mais l’Italie souhaite notamment revoir la rĂ©partition du financement de la ligne dont le coĂ»t total de quelque 27 milliards d’euros (supportĂ© Ă 40% par l’Europe, 35% par l’Italie et 25% par la France). Sans compter la position de la SNCF qui, en coulisses, laisse entendre que cette ligne ne serait pas rentable Ă terme. SacrĂ© imbroglio.Â
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