Le brief éco. Comment l’économie résiste aux terroristes
Il y a deux ans, la France était frappée par des attentats qui ont fait en tout 130 morts et 683 blessés. Des attentats qui ont eu des répercussions économiques.
On commémore lundi 13 novembre le deuxième anniversaire des attentats qui ont frappé le Bataclan et le Stade de France. On ne peut ignorer l’aspect économique de ces tragédies à répétition que sont les attentats.
Ignorer cet aspect serait faire la part belle aux terroristes, dont l’une des motivations est bien de destabiliser les populations et les économies occidentales en tant que telles. Cela est peine perdue. Il y a toujours un impact de court terme sur la fréquentation des magasins et des spectacles. Mais la capacité de résilience, de rebond, d’un peuple, fait qu’un contre-choc mobilisateur apparaît quelques semaines après, un peu comme un acte de résistance. La machine repart alors. Sur le long terme, l’impact économique des attentats s’estompe totalement.
Un impact lié au profil des entreprises
La preuve par le tourisme. Si l’on regarde les dernières données disponibles de l’Insee, entre juillet et septembre 2017, la fréquentation touristique a poursuivi son embellie dans l’Hexagone avec une hausse de plus de 4% du nombre de nuitées sur un an, le quatrième trimestre consécutif de hausse. L’Insee note même un retour en force des étrangers qui représentent plus de 13% des nuitées.
Après les attentats de novembre 2015, la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) avait mené une enquête auprès de 120 unions territoriales et 200 organisations professionnelles adhérentes. Les deux tiers des patrons interrogés ne se considéraient pas impactés par les événements. Ce qui était un peu différent pour les dirigeants des grands groupes.
Pour les entreprises de production installées en France, il n’y a pas d'impact car les chaînes de fabrication ne sont pas directement touchées. Par contre, les firmes multinationales, elles, ont une plus grande exposition aux aspects géopolitiques : personnels et filiales à l’étranger, dans des pays à risque, etc. L’emprise psychologique et financière est beaucoup plus présente dans ces grandes structures très internationalisées.
Des dispositifs pour organiser la continuité
Au même titre que l’état d’urgence pour la sécurité, des dispositifs sont également prévus pour l’économie et les entreprises. A tout moment peut être activée ce que l’on appelle la "cellule de continuité économique", en cas de crise majeure dans le pays. Cette cellule, qui regroupe l’ensemble des administrations de Bercy, discute avec les fédérations professionnelles pour faire remonter les besoins, développer des plans d'aides, adapter la fiscalité, etc.
Dans l'impossibilité de chiffrer précisément l'impact économique des attentats, l’objectif est de faire en sorte que la situation ne pèse pas sur l’investissement des entreprises. Ne pas le faire serait prendre le risque de concéder aux terroristes une autre victoire.
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