Attentats du 13-Novembre : "Deux ans après, si on ne relance pas, on est oubliés", déplore un rescapé
Bruce, rescapé du Bataclan le 13 novembre 2015, sera devant la salle de concert, lundi matin, pour rendre hommage aux victimes de l'attentat. Déçu par l'absence de soutien de l'État, il dit ne pas vouloir serrer la main du Président.
Emmanuel Macron rend hommage, lundi 13 novembre, aux victimes des attentats du 13-Novembre à Paris. Le Président se rendra sur les lieux des attaques pour un moment de recueillement. Il sera accompagné de nombreuses familles de victimes et de rescapé. Bruce y sera, avec ses béquilles. Il a subi quatre opérations pour tenter de réparer son fémur détruit par les balles de Kalachnikov au Bataclan.
C'est important de se recueillir. C'est une épreuve de ma vie que je n'ai pas envie de me remémorer, mais c'est important de prier pour les victimes, ceux qui ne sont plus là.
Bruce, rescapé des attentats du 13-Novembreà franceinfo
Il sera devant la salle de concert lundi matin, mais n'attend pas grand-chose du Président. "Je n'ai pas envie de lui serrer la main à la cérémonie du Bataclan, annonce-t-il à franceinfo. Je suis bien élevé, je n'ai pas envie de faire un esclandre, ce n'est pas le moment, mais depuis dix-huit mois à peu près, je demande un logement. Quand j'interroge l'État, ils me disent 'on est en recherche'. À la Mairie de Paris, ils me disent 'c'est l'État qui s'en occupe'. Je ne comprends pas."
"On est sortis des radars"
Bruce assure que la secrétaire d'État chargée de l'aide aux victimes lui a promis de l'aide de l'État. Une aide qui tarde à venir, selon lui. "L'année dernière, Juliette Méadel et François Hollande étaient venus nous voir pour une réunion la veille de la commémoration des un an. En partant, Juliette Méadel me dit 'on vous fera une proposition de logement dans la semaine'. J'attends encore", dit-il, amer.
"On avait au moins un interlocuteur avec le secrétariat d'État aux victimes. Là, on n'en n'a plus. Comme par hasard, la veille des commémorations, on est relancés. Moi, tant que je n'ai pas de logement, je n'y croirai pas. On est sortis des radars. Deux ans après, si on ne relance pas, on est oubliés", conclut-il.
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