Le brief éco. Carrefour mise sur le lait des montagnes du Massif central
Le groupe de grande distribution s’engage à assurer un prix fixe payé à 400 producteurs du Massif central.
Le groupe de distribution Carrefour vient de signer un accord avec une coopérative qui regroupe un peu plus de 400 producteurs de lait du Massif central. Cet accord contractuel doit permettre d'assurer aux éleveurs un prix au litre plus élevé que la moyenne.
Cela peut paraître anecdotique car les montagnes ne recouvrent pas l’ensemble de la France, mais cela fait partie des petites avancées quotidiennes qui, mises bout à bout, permettent de trouver un début de réponse à des questions complexes. Cet accord passé avec 403 producteurs de lait du Massif central, un fournisseur et un embouteilleur, prévoit l’achat de trente millions de litres de lait par an sur trois années. Carrefour s’engage à assurer un prix fixe payé aux producteurs de 385 euros les 1 000 litres (la tonne), ce qui revient à 38,50 euros le litre, hors prime. Sachant qu’en France aujourd’hui, le prix moyen versé à l’éleveur est de 34 centimes le litre pour un prix de revient de 39 centimes.
Coup de pub de la part de Carrefour ?
Carrefour est premier sur la vente de ce type de lait en France. Or l’activité laitière en montagne accuse un retard de compétitivité estimé entre 30 et 40% avec les autres régions – la production en alpage est un travail difficile, avec des surcoûts liés aux conditions météo. Depuis dix ans, il y a une sérieuse baisse de production. Dans le Massif central, le nombre d’éleveurs producteurs a chuté de 47%, de 52% dans les Pyrénées.
Pour le géant de la grande distribution, cette politique traduit son engagement en faveur des produits frais (son axe stratégique de développement). Sajoute à cela l’aspect social : grâce à la production laitière, de nombreux commerces, écoles et services publics, sont maintenus dans ces zones rurales difficiles. 26 000 emplois en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce sont aussi des clients pour Carrefour. Depuis le vote de la loi Alimentation il y a un an, les accords se multiplient, en montage ou ailleurs. La valorisation des circuits courts est devenue rentable à tout point de vue pour les entreprises de distribution.
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