Le brief éco. Avis de tempête dans la branche éolienne de Siemens
Le groupe allemand a annoncé jeudi la suppression de près de 7 000 emplois dans le monde, après une vague de 6 000 suppressions, envisagée il y a une dizaine de jours.
Le groupe allemand Siemens a déclaré envisager, jeudi 16 novembre, la suppression de près de 7 000 emplois dans le monde, après une vague précédente de 6 000 suppressions, annoncée il y a une dizaine de jours. Des départs étalés jusqu’en 2020 et qui cachent une profonde mutation de l’entreprise.
Le conglomérat allemand, qui n’exclut par des licenciements secs, affirme qu’il ne peut pas encore donner le coût de cette restructuration. On sait juste que la moitié environ des départs aurait lieu en Allemagne où l’annonce a créé un électrochoc, surtout dans l’ex-RDA, l’ancienne Allemagne de l’Est, fortement touchée par le chômage. D'autres pays seraient touchés, ainsi que les Etats-Unis.
Un plan mis sur le dos de la transition énergétique
Le dégraissage aura lieu dans les divisions "prestation de services" pour les secteurs de l’électricité, du pétrole et du gaz. Selon le groupe allemand, ces secteurs souffrent de la rapide croissance de la filière des énergies renouvelables. Les turbines à gaz que fabrique le groupe sont de plus en plus dépassées par le développement des énergies solaires et éoliennes. Malgré un bénéfice de quelque 6 milliards d’euros sur son dernier exercice, la demande a chuté de 40% pendant la même période.
Concrètement, la demande mondiale de turbines à gaz destinées aux centrales électriques devrait se stabiliser autour de 110 unités produites par an, alors que les capacités de production tournent autour de 400 unités annuelles. On produit quatre fois plus que ce qui est acheté par les grands énergéticiens dans le monde. Il faut donc réduire la voilure.
Pourquoi Siemens ne se tourne-t-il pas vers les énergies d’avenir ?
Migrer rapidement vers les métiers porteurs des renouvelables est plus facile à dire qu’à faire dans l’industrie lourde, et les syndicats, dont IG Metall, ont beau jeu de dénoncer le manque d’anticipation du groupe.
Siemens veut se transformer en spécialiste des logiciels industriels. Il va introduire en bourse son pôle santé et reloger ses actifs dans le rail et l’éolien dans des co-entreprises pour bien séparer les activités et être plus réactif face aux clients
Alstom en fond de décor
Cette semaine, Alstom est réapparu dans deux dossiers : à travers Siemens et General Electric (GE) à qui a été revendue la branche énergie d’Alstom. Or, GE a lui aussi annoncé en novembre un plan social massif, notamment aux Etats-Unis. Chez certains observateurs, cela suscite quelques interrogations même si, tant du côté de Siemens que de General Electric, on affirme que ce qu’il reste des intérêts français ne serait pas touché. Mais les promesses n’engagent généralement que ceux qui y croient. Bercy veille au grain et jeudi soir, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est entretenu à Paris avec le patron de Siemens, Joe Kaeser, et celui d’Alstom. Une affaire à suivre...
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