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"C'est Siemens qui rachète Alstom, on n'a pas cherché à maintenir les apparences", estime l'économiste Elie Cohen

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Pour l'économiste Elie Cohen, pas de doute : "C'est Siemens qui rachète Alstom"
Pour l'économiste Elie Cohen, pas de doute : "C'est Siemens qui rachète Alstom" Pour l'économiste Elie Cohen, pas de doute : "C'est Siemens qui rachète Alstom"
Article rédigé par franceinfo
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L'économiste Elie Cohen pointe un déséquilibre dans le mariage entre Alstom et Siemens. Pour lui, il n'y a pas de doute, c'est le groupe allemand qui rachète l'entreprise française. Mais il ajoute que cette fusion est nécessaire pour faire face à la concurrence chinoise. 

L'alliance Alstom et de Siemens a été officialisée mardi 26 septembre. Le groupe allemand entre au capital du Français à hauteur de 50%. Mais pour l'économiste Elie Cohen, il n'y a pas de doute : "C'est Siemens qui rachète Alstom". Après la fusion, on aura, selon lui, "le premier groupe européen mais qui sera clairement sous commande de Siemens".

franceinfo : Pourquoi le mariage entre Alstom et Siemens est-il déséquilibré ?

Elie Cohen : Il y a aujourd'hui un champion allemand qui est Siemens qui rachète le champion français. Aux termes de l'opération, on aura effectivement le premier groupe européen mais qui sera clairement sous commande de Siemens. D'ailleurs on ne fait même pas semblant de maintenir un équilibre facial. Siemens aura la majorité au conseil d'administration. C'est Siemens qui consent à garantir l'emploi pour les quatre prochaines années. On voit bien que l'actionnaire qui domine le capital, qui contrôle le conseil d'administration, qui définit la stratégie et la localisation des activités, c'est Siemens. On n'a pas cherché à maintenir les apparences du mariage entre égaux.

Doit-être inquiet pour les années à venir ?

Non, parce qu'il faut partir du point de départ avec le bouleversement du marché provoqué par l'émergence, il y a une quinzaine d'années, de deux acteurs chinois qui ont profité du développement du TGV en Chine. Pendant qu'Alstom et Siemens se battaient en duel, pour construire quelques locomotives sur un petit morceau du territoire européen, les Chinois, à pas de géant, ont construit un immense réseau TGV qui a constitué un marché naturel pour ces deux opérateurs. Aujourd'hui, ils nous ont égalés en technologie. Ils proposent des prix meilleurs que les nôtres et ils vont nous affronter partout dans le monde. Avoir un grand acteur européen, au lieu de trois petits, pour affronter les Chinois, préserve l'avenir. 

Peut-on présenter cet accord, comme la naissance d'un Airbus du rail, comme cette opération a été présentée ces derniers jours ?

Non, il ne faut pas galvauder le terme d'Airbus. Airbus a été une construction où les équilibres avaient été soigneusement pensés. Une répartition dans le capital, dans les décisions prises et dans la localisation des activités. En plus, les deux États veillaient au respect de ce partenariat égalitaire. C'est ça le modèle Airbus. C'est une union à 50/50 où on décide vraiment ensemble de tout ce qui est stratégique pour l'entreprise, même si dans la gestion au jour le jour il y a une ligne de management qui est clairement déterminée.

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