Grande distribution : pourquoi les enseignes misent sur les protéines végétales

L’objectif est de réduire leur empreinte environnementale. L’une d’elles, Carrefour, annonce une initiative d’envergure avec plusieurs groupes de l’agroalimentaire.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
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Temps de lecture : 4 min
Les enseignes de grande distribution misent sur les protéines végétales pour réduire leur empreinte environnementale. Photo d'illustration (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS)

Le groupe parle de "coalition internationale" pour augmenter les ventes de produits à base de protéines végétales, alternative à la viande et aux produits laitiers, censés moins contribuer au réchauffement climatique. Carrefour veut renforcer notamment la signalétique et faire de la pédagogie autour des produits qui comprennent laits et fromages végétaux, plats vegans ou légumineuses, pour que ceux-ci soient mieux identifiés. C’est une réponse à la demande des clients qui ne veulent plus seulement du bio mais du local, de l’ultra frais et du végétal.

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Opération communication ou réel engagement ?

"Coalition internationale", les mots sont forts. Mais répondre à la demande de plus en plus insistante des clients, c'est le rôle d'un commerçant. Le faire savoir également. Donc, il s'agit à la fois d'une opération séduction et communication, bien sûr ! Mais il y a tout le processus à mettre en place en amont pour y parvenir.

Dans cette aventure, Carrefour s’allie à sept industriels : Danone, Unilever, Bonduelle, Bel (connu pour ses fromages Kiri et Boursin) ou encore Nutrition et Santé (avec sa marque Gerblé).

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Carrefour propose déjà 500 références de produits à base de protéines végétales, dont plus d’une centaine en marque propre. L’enseigne dirigée par Alexandre Bompard vise 500 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’ensemble de ces produits d’ici trois ans, ce qui représente une hausse de 65% du volume de transactions sur cette catégorie de produits.

Carrefour n’est pas la seule enseigne de la grande distribution à s’engager sur cette voie. Casino, Monoprix, Leader Price, entre autres, le font également. Développer l’alimentation végétale fait partie des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre l’inflation. Beaucoup de clients passent en effet au végétal pour des raisons économiques. Certaines catégories de protéines végétales sont moins chères que les protéines animales. Mais les autorités publiques restent vigilantes pour éviter les dérives face à ce qui peut apparaître comme un phénomène de mode. Le gouvernement entend notamment interdire certaines dénominations de produits par des termes de boucherie traditionnelle comme le "steak végétal".

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