Fret maritime : des profits en chute libre pour l'armateur CMA-CGM, après les gains mirifiques de l’après-Covid

L’armateur français annonce de mauvais résultats pour 2023, le troisième transporteur maritime de fret au monde voit ses profits dévisser sur l'année par rapport aux précédents records
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un porte-conteneurs de la compagnie CMA-CGM, à la sortie du port d'Hambourg, le 9 mai 2023. (DANIEL BOCKWOLDT / DPA / MAXPPP)

Son chiffre d’affaires est de 43 milliards d’euros pour un bénéfice final de 3,4 milliards d’euros en 2023. L'armateur français CMA-CGM affiche même une perte nette de 90 millions d’euros au quatrième trimestre. Une première depuis quatre ans. Le transporteur est frappé de plein fouet par le ralentissement du commerce mondial et le retour à des tarifs équivalents à la période d’avant la pandémie de Covid.

Certes, le résultat final reste positif, mais c’est une vraie dégringolade par rapport à la période faste de la reprise du commerce mondial qui a suivi la crise Covid et qui avait vu les tarifs du transport exploser, allant jusqu'à créer la polémique. On se souvient des 25 milliards d'euros de profits réalisés alors par CMA-CGM. Et puis, l’arrivée de nouveaux bateaux sur ce marché concurrentiel a augmenté les capacités de transport, tirant les tarifs vers le bas.

Les attaques en mer Rouge

À ces difficultés, il faut ajouter les problèmes géopolitiques, notamment la situation en mer Rouge. Cette zone qui permet de relier l’océan indien à la Méditerranée (donc l’Asie, notamment la Chine, à l’Europe) via le Canal de Suez, est toujours sous tension avec les rebelles yéménites qui protestent contre l’offensive israélienne à Gaza et qui s’en prennent aux navires de commerce transitant par la région.

Toutes les compagnies mondiales de transport de marchandises sont touchées. CMA-CGM est la troisième et la deuxième, le danois Maersk, affiche elle aussi de mauvaises performances. Quant à la première, l’italo-suisse MSC, elle ne publie pas ses résultats. Dans tous les cas, le triplement des coûts de transport ne permet pas de couvrir les pertes des navires obligés de rallonger leurs voyages d’une à deux semaines pour contourner la région via le sud de l’Afrique.

CMA-CGM en plein développement

L’armateur français est en train de boucler le rachat de Bolloré Logistics pour cinq milliards d’euros, ce qui en fera le cinquième logisticien mondial. La branche logistique apparaît clairement aujourd’hui comme un nouveau relais de croissance pour CMA-CGM face au retournement de cycle du commerce maritime.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.