Dépôts de brevets industriels : la France fait mieux que la moyenne mondiale

Les dépôts de brevets ont diminué en 2023 dans le monde pour la première fois depuis 14 ans, sauf dans certains pays comme la France, qui démentent la tendance générale.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les demandes de dépôts de brevet de la France ont augmenté de 2% en 2023. Photo d'illustration. (SURASAK SUWANMAKE / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Les chiffres sortent du classement établi par l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle des Nations-Unies (ONU). En 2023, dans un contexte de repli général au niveau mondial, les dépôts de brevets ont diminué de 2%, mais les demandes de la France ont augmenté de 2%. En volume, des pays comme la Chine, l’Inde ou les États-Unis restent en tête du classement, mais avec une dynamique en perte de vitesse pour les nouveaux projets, un peu comme si ces États avaient atteint un plafond et n’innovaient finalement pas plus qu’avant, contrairement à la France.

Les entreprises qui tirent l’innovation tricolore sont avant tout celles du luxe, avec le groupe L’Oréal au premier rang. Rien d’étonnant à ce que ces fleurons français réalisent de bons scores en bourse, on le voit en ce moment avec les records du CAC 40. Ces efforts d'innovation séduisent les investisseurs et le luxe n’est pas le seul secteur porteur. Parmi les entreprises françaises qui déposent le plus de brevets, on trouve Safran, Stellantis (ex-PSA Peugeot Citroën), le Commissariat à l'énergie atomique dans les catégories défense, automobile, sécurité et technologies numériques.

Pourquoi la France s’en sort mieux que les autres ?

La France réussit à tirer son épingle du jeu notamment grâce au Crédit d’impôt recherche. Le Crédit d’Impôt Recherche, c’est, en quelque sorte, une avance sur frais de la part de l’État. Pour faire simple, une somme est soustraite du montant de l’impôt si une entreprise prouve qu’elle investit pour innover. C’est donc de l’argent public mis à disposition de toutes les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées. La preuve est faite que cela fonctionne, car du luxe à la défense, des grands groupes aux PME, nos fleurons industriels se positionnent sur la scène internationale et rivalisent avec des pays comme les États-Unis et la Chine, dans des proportions moindres, mais bel et bien réelles. De quoi relancer le débat sur l’utilisation de l’argent public dans le secteur industriel.

Faut-il aider les entreprises françaises à innover pour rayonner sur la scène internationale et maintenir les centaines de milliers d’emplois qui en dépendent ? Le succès de nos brevets apporte une partie de la réponse.

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