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Canicule : lait, viande, fruits, l’alimentation à l’épreuve de la sécheresse

Le manque d’eau dû à la sécheresse exceptionnelle que connaît la France actuellement touche de nombreuses filières agricoles. Certaines tirent déjà la sonnette d’alarme.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 212 min
Des vaches dans un pré à Gamaches-en-Vexin (Eure). (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

L'industrie du lait  prévient que l’ensemble des produits laitiers vont voir leurs prix continuer d’augmenter dans les mois qui viennent. Depuis un an déjà, les prix flambent sous l’effet de l’impact de la guerre en Ukraine sur les coûts de l’énergie, des engrais, et de l’alimentation des animaux. Entre juin 2021 et juin 2022, le prix du lait demi-écrémé a ainsi bondi de 4,5%, pareil pour les yaourts. C’est encore plus pour le fromage avec plus de 5% de hausse, et pour le beurre qui frise les 10% d’augmentation, toujours sur un an.
Avec la sécheresse, l’herbe dont se nourrissent les vaches laitières va se faire encore plus rare, la production de lait va baisser (c’est d’ailleurs déjà le cas), et cet effet rareté va se répercuter sur les prix, avec de possibles pénuries ponctuelles dans les rayons. Plus préoccupant, face au coût de l’alimentation de leurs bêtes, certains éleveurs risquent de se séparer d’une partie de leur cheptel pour s’en sortir.

C’est aussi une très mauvaise nouvelle pour le prix de la viande puisqu’il faut savoir que la filière de la viande bovine française est déjà en déclin. En cinq ans, le cheptel bovin a perdu 650 000 bêtes, dont plus de la moitié de vaches à viande. Et ce n’est peut-être pas fini puisque, selon l’Institut de l’élevage, la France pourrait perdre un million de vaches supplémentaires d’ici à 2030. Les sécheresses à répétition, là encore, pourraient accélérer le phénomène avec une raréfaction de la viande bovine française et donc des prix qui montent, certains éleveurs préférant accélérer l’abattage de leurs animaux plutôt que de continuer à les nourrir. Une tendance qui inquiète McDonald's, plus gros client du bœuf charolais français, et la grande distribution.

La filière du melon semble mieux s'en tirer


Les fruits, eux aussi, pourraient être plus rares et donc plus chers, avec le manque d’eau. Dans les vergers des Hauts-de-France, les arbres fruitiers sont en stress hydrique, les pommes sont rabougries, de la taille d’une grosse prune, les poires sont brûlées par le soleil. Cette sécheresse est une nouvelle calamité qui s’ajoute aux conséquences du gel du printemps dernier. 

Mais il y a une filière qui, à l’inverse, devrait bien s’en tirer, c’est celle du melon. La saison bat son plein, et avec les fortes températures, sa production pourrait bondir d’au moins 30 % cette année. Le melon est un produit très fragile, qui craint la pluie, mais qui aime bien la chaleur. Ça tombe bien. Encore faudrait-il que cette sécheresse ne dure pas trop longtemps…

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