Alstom est prêt à vendre son train à hydrogène aux régions françaises
Le constructeur ferroviaire a présenté une rame pour la France et espère pouvoir la développer rapidement.
Il s’agit d’une version bimode (hydrogène et électrique), qui circule actuellement dans les régions en version entièrement électrique ou diesel-électrique. Quand on dit train à hydrogène, ce sont en réalité des locomotives équipées de piles à combustible, qui transforment l’oxygène et l’hydrogène en électricité. Pas besoin de nucléaire ou de charbon pour produire l’énergie. Ce modèle, baptisé Régiolis, est une adaptation au matériel français du train qu’Alstom a mis en circulation mi-septembre dans le Nord de l’Allemagne et dont une partie a été conçue à Tarbes, dans le département des Hautes-Pyrénées.
Substitution au diesel
L’idée est de trouver une alternative "verte" aux TER (Trains express régionaux) diesels qui vont arriver en fin de vie dans une dizaine d’années. Le remplacement de ces quelques 500 rames se prépare dès aujourd’hui. Henri Poupart-Lafarge, le président-directeur général d’Alstom, se félicite du fait que ces trains puissent être aujourd’hui produits en série. D’autant que le patron de la SNCF, Guillaume Pépy, a fixé la sortie du diesel du rail vers 2035. Chez Alstom, on explique que pour être prêt à ce moment-là, il faut que la culture et la technologie hydrogène gagne rapidement l’écosystème ferroviaire de l’hexagone. Il faut pouvoir tester ces trains dans différents endroits du pays, développer un prototype pour ensuite l’homologuer. D’où la nécessité pour Alstom de trouver des clients rapidement. Le groupe a besoin d’un engagement significatif sur une trentaine de trains et croise les doigts pour que cela arrive dans le courant du premier trimestre 2019.
Les régions intéressées, objectif 2022
Les régions de France regardent ce chantier avec beaucoup d’intérêt. S'il est plus cher à l’achat, le train hydrogène permet des économies substantielles dans son fonctionnement, outre le respect de l’environnement. C’est idéal pour sauver les petites lignes, dont on parle beaucoup aujourd’hui dans le cadre de l’aménagement du territoire et dans les débats sur la mobilité (mobilité propre, zéro émission, beaucoup moins bruyante, etc.). Si on regarde bien plus loin, les régions n’auront plus besoin d’équiper leurs lignes ferroviaires de caténaires extrêmement coûteuses, plus besoin d’électrifier, puisqu’avec l’hydrogène embarqué, le train produit sa propre électricité.
Alstom entend bien être au rendez-vous fixé par le gouvernement. Un train à hydrogène doit être homologué en France avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron en 2022. N’oublions pas que l’Allemagne est déjà au diapason avec un train grande ligne 100% hydrogène que vient de lui vendre Alstom… avant sa fusion opérationnelle avec l’allemand Siemens l’année prochaine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.