Réchauffement climatique : comment la France doit-elle se préparer face à +4°C d'ici 2100 ?
Jusqu'ici, les plans d'adaptation ne prenaient en compte que les objectifs de l'accord de Paris avec un scénario d'un réchauffement planétaire maximal de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Malheureusement, compte tenu des politiques existantes au niveau mondial, nous sommes actuellement sur une trajectoire beaucoup plus pessimiste.
Tels que nous sommes partis, les travaux du Giec indiquent que d'ici 2050, la planète aura gagné au moins 2°C de réchauffement. Le scénario des 3°C supplémentaires au niveau mondial, en 2100 est donc malheureusement réaliste. Et comme les continents se réchauffent plus vite que les océans, quand on parle de 3°C supplémentaire en moyenne, au niveau mondial, en réalité, cela correspond à 4°C de réchauffement sur les continents, y compris, donc, en France.
Les conséquences concrètes
En termes d'impact, cela signifie, par exemple, jusqu'à deux mois de canicule par an en France. C'est à dire six fois plus qu'aujourd'hui. Le risque de sécheresse serait aussi multiplié par deux. Cela pose donc la question des incendies, de l'agriculture, de l'adaptation des bâtiments à la chaleur de l'été, du confort des école au mois de juin, du goudron qui fond sur les routes, du risque de submersion sur le littoral avec la montée du niveau de la mer et aussi de l'impact de la chaleur sur la santé et la biodiversité...
Le plan national d'adaptation au changement climatique énonce déjà des mesures pour tenter d'y faire face. La consultation qui s'ouvre mardi 23 mai sur Internet, doit permettre de les actualiser. Le gouvernement anticipe le pire, car l'objectif de l'accord de Paris, implique effectivement de très gros efforts de baisse des émissions de carbone au niveau mondial et ça la France ne le maîtrise pas.
Mais l'hypothèse du scénario à +2°C reste sur la table, car l'idée est aussi de faire jouer l'exemplarité européenne. Élisabeth Borne a présenté lundi 22 mai son plan de réduction de 55% de ses émissions de gaz à effet de serre pour 2030. Ce qui implique de reformer en urgence les transports, le bâtiment, l'énergie et l'industrie.
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