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Le manque de sommeil rend moins généreux

Selon trois études concordantes, les zones du cerveau impliquées dans la relation aux autres sont beaucoup moins actives quand la qualité du sommeil est dégradée.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les troubles du sommeil affectent 37% des Français, selon une étude de l'institut national du sommeil et de la vigilance et de la MGEN publiée en 2014. ( GETTY IMAGES )

On savait déjà que le manque de sommeil était associé à un risque de maladie cardio-vasculaire, de dépression, de diabète et d'hypertension. Ce n'est pas tout. Ne pas dormir assez rend aussi moins généreux et moins altruiste. Des chercheurs américains l’ont en effet montré à travers trois études distinctes.

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Ces scientifiques de l’Université de Berkeley, en Californie, ont ainsi suivi un groupe de 100 personnes pendant plusieurs nuits. Ils ont mesuré la qualité de leur sommeil puis ont testé chaque jour, leur désir d’aider les autres, via des questionnaires. Résultat : ceux qui avaient moins bien dormi étaient beaucoup moins disposés à tenir la porte à un inconnu, indiquer une direction à un touriste dans la rue ou faire du bénévolat.

Autre expérience : ces scientifiques ont réalisé des IRM du cerveau de 24 autres volontaires, à la fois après huit heures de sommeil, et après une nuit blanche. Ils ont découvert que les zones du cerveau impliquées dans la relation aux autres étaient beaucoup moins actives après une nuit blanche.

Le manque de sommeil favorise le repli social

Une troisième étude porte sur un échantillon plus important, car ces chercheurs ont suivi l'évolution des dons reçus par une œuvre de charité durant 15 ans. Et dans les jours qui suivent le passage à l’heure d’été, au moment où on perd une heure de sommeil, ils ont constaté une baisse de 10% des dons. Mais seulement dans les régions concernées par ce changement d’heure.

Ponctuellement une heure de sommeil en moins peut suffire pour devenir moins altruiste. D'autres études ont montré que le manque de sommeil chronique pourrait même favoriser le repli social et des dépressions. Point positif, si les habitudes de sommeil ne sont pas trop déréglées : il suffit d’une ou 2 nuits récupératrices pour retrouver une nature plus extravertie. 

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