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Le billet vert. Les brigades de l’office de la biodiversité mobilisées contre le trafic d’animaux sauvages

Le service de police de l’environnement qui démantèle les filières de trafic des animaux sauvages en France est sur le qui-vive actuellement.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une jeune lionne agée d'un ou deux moins trouvée dans un garage à Marseille (Bouches-du-Rhône). Photo d'illustration. (HO / DOUANES FRANCAISES)

C’est un service tout jeune, qui a à peine six mois : le service de police de l’environnement. Il fait partie de l’Office français de la biodiversité, il a déjà ouvert une soixantaine de dossiers. Son but : démanteler les filières de trafic d'animaux sauvages, particulièrement important en Île-de-France.

La région est considérée comme une plaque tournante, c’est donc le terrain d’action pour ce service. Il est composé de quatre inspecteurs de l’environnement. Ils s’intéressent aussi bien aux gros animaux comme les ours ou les lions qu'aux petits, comme les oiseaux protégés. Ils luttent contre la capture, la détention, la commercialisation sous toutes ses formes. C’est un trafic varié, qui peut être lié aux coutumes, avec l’importation sauvage de tortues dans des valises ou de viande de brousse, qui arrive par train pour contourner les contrôles aux aéroports.

Cela peut être du trafic d’oiseaux, revendu sur le marché aux oiseaux de Paris, près des quais de Seine. Certains sont des oiseaux menacés, braconnés en France. D’autres sont des espèces exotiques, très chères. Enfin, il y a des tigres, les lions et les singes. Les deux tiers des affaires ont lieu en banlieue, principalement en Seine-Saint-Denis.

Un trafic qui rapporte beaucoup d'argent

Au plan mondial, on estime que c’est le 3e ou le 4e trafic le plus lucratif. En France, l’échelle des prix est assez impressionnante. Les lions ou les tigres peuvent se revendre de 15 000 à 20 000 euros. Un ours ou un félin peut se louer plus de 2 000 euros la soirée, pour un bar ou une boîte de nuit. C’est aussi la mode des singes, qui sont parfois détenus dans des conditions déplorables. Et puis il y a aussi les éléments d’animaux qui peuvent valoir des fortunes. Les inspecteurs de la biodiversité ont retrouvé par exemple des plumes dans un magasin pour un montant estimé à 80 000 euros.

Les félins sont souvent utilisés comme un marqueur dans la hiérarchie du grand banditisme. Ils sont assez nombreux en Île-de-France et à Marseille. Certains cirques en difficulté aujourd’hui, avec la pression des défenseurs des animaux qui progressent dans l’opinion publique, sont soupçonnés d’élever, puis de revendre certains félins pour se renflouer financièrement.

Des super flics

Ils sont armés. Ils ont presque toutes les prérogatives du policier traditionnel. Ils travaillent sous l’autorité de procureurs ou de juges. Ils peuvent faire des écoutes ou éplucher les comptes bancaires. Mais ils appartiennent à l’Office français de la biodiversité et parfois leurs enquêtes ouvrent sur d’autres trafics. Ils peuvent tomber, dans leur perquisition, sur des trafics de drogue ou d’armes qu’ils signalent. C’est donc un service environnemental avec une forte plus-value judiciaire.

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