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Le billet vert. La compensation carbone est elle la seule option pour réduire ses émissions de CO2 ?

Air France va financer plusieurs millions d’euros de programme de reforestation. La compagnie aérienne française vient d’annoncer qu’elle allait compenser toutes les émissions de CO2 de ses vols intérieurs à partir de l’an prochain. Quelles options a aujourd'hui le voyageur long courrier ?

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un réacteur d'un avion Air France. (JEAN-LUC FL?MAL / MAXPPP)

Air France vient d’annoncer qu’elle allait compenser toutes les émissions de CO2 de ses vols intérieurs à partir de l’an prochain. L'entreprise va financer plusieurs millions d’euros de programme de reforestation. Mais quelles options a aujourd'hui le voyageur long courrier ?

C’est fou tout ce que l’on peut compenser aujourd’hui pour devenir neutre en carbone. Pour les fabriquer votre veste en cuir, votre console de jeu ou votre billet d'avion, on a pollué, mais ce n’est pas grave on va compenser carbone, vous dit-on. Pour cela, on va replanter des arbres qui capteront le CO2 émis. C'est à se demander où on va mettre tous ces arbres ? Est ce que Paris va devenir l'Amazonie ? 

D'autres options que replanter des arbres

Planter un arbre c'est plus chic à dire à ses clients, mais au niveau mondial, il y a à peine 3 000 projets de compensation certifiés par des standards comme Voluntary Gold Standards ou VCS. Certains proposent des cuisinières améliorées dans des villages au Darfour ou au Kenya, cela limite la déforestation. D’autres proposent des lampes solaires plutôt que des générateurs diesels en Haïti, d’autres encore transforment les bouses de vache en biogaz mais là c'est moins chic à dire aux clients.

La compensation carbone suscite la méfiance

Elle existe depuis vingt ans et le protocole de Kyoto et il est toujours très difficile de dire : "Si vous achetez ce produit soyez sûr que l’on a bien calculé sa pollution et que votre argent va bien servir à replanter telle forêt au Brésil par exemple qui captera bien vos émissions".  Mais ce qui est sûr c’est qu’Air France, la Poste, ou Danone se penchent sur la question depuis longtemps et il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui le font.

Pour certaines associations c'est du greenwashing pour ne pas faire les efforts de réduction de pollution, pour d'autres c'est mieux que si ces entreprises ne faisaient rien. Même du côté des élus écologistes on se doute que ce ne sont pas les entreprises qui vont dire à leurs clients : "Prenez moins l'avion ou achetez moins nos produits ce sera mieux pour la planète".

La question que posent aussi des associations altermondialistes est : est-ce juste de prendre l’avion dans un pays riche et de dire aux pays du Sud de ne plus toucher à leurs forêts ? Un label bas carbone est en train d'être créer avec des projets en France par le think tank I4CE mais on sait qu'un arbre ici capte beaucoup moins de CO2 qu'en forêt tropicale. On attend de voir les autres projets agricoles notamment qui seront labellisés.

Le cas difficile de l'aviation civile

On attend donc de savoir quel programme Air France a choisi pour compenser ses vols intérieurs. Des trajets sur lesquels le voyageur a d’autres choix comme le train, le covoiturage. On attend surtout de savoir ce qu’il se passe sur les vols longs courriers parce que malgré l’exploit de Bertrand Piccard, on a toujours pas d’A380 solaire et que tout le monde ne peut pas traverser l’Atlantique en voilier comme Greta Thunberg. La compensation pour le voyageur écolo et pressé reste la seule option qu'il a sur la table aujourd'hui, ou alors il reste à la maison.

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