La vulnérabilité des réseaux français face aux aléas climatiques
Dans les Alpes-Maritimes, plusieurs villages se retrouvent aujourd’hui sans eau, sans électricité, avec des routes impraticables. Sans ces réseaux essentiels, il est plus difficile de se remettre d'une telle catastrophe.
Après les crues hors norme dans les Alpes-Maritimes, plusieurs villages de la Vallée de la Roya se retrouvent, encore aujourd'hui, coupés du monde. Et sans eau, sans électricité ni routes, les habitants peinent encore plus à se remettre de cette catastrophe.
En 2019, la France était classée au 15ème rang des pays les plus vulnérables face aux évènements climatiques extrêmes de ces 20 dernières années. Ce classement est calculé tous les ans par l’association Germanwatch, sur 180 pays. Il se base notamment sur les modèles de prévisions des experts internationaux du climat.
Des événements climatiques plus intenses
Parmi ces événements climatiques extrêmes il y a les canicules, les tempêtes et les épisodes méditerranéens comme celui que l’on vient de vivre dans le Sud-Est. Pour les chercheurs, l'enchaînement rapide de ces aléas climatiques est notre principal problème.
Les niveaux de pluie augmentent (on parle de forts épisodes dès 200 mm d'eau), sur des sols secs comme ici dans les Alpes-Maritimes. Des crues éclaires font aussi sortir les rivières de leur lit et emportent des vies, des maisons et des réseaux d'eau, d'électricité et de transports. Si ces épisodes ne sont pas plus fréquents depuis les années 60 selon Météo France, ils sont en revanche plus intenses, de 20%.
Alex est une tempête très précoce dans la saison, mais aussi très violente. Il est tombé 500 mm d’eau en 24 heures sur la vallée de la Vésubie, alors qu’il n’avait pas plu depuis trois mois. Si l'épisode météo est passé, la catastrophe continue avec des sinistrés qui se retrouvent sans chauffage, sans eau. Ces habitants, qui deviennent comme des réfugiés climatiques, sont bloqués sur les lieux quand la route est coupée.
20 000 km de routes en risque de submersion
On ne sait pas précisément combien de kilomètres de routes sont à risque, mais plusieurs instituts de recherches comme l’Observatoire national du réchauffement climatique, ou l’institut public du Céréma, se sont penchés sur la question. Ils estiment que près de 20 000 km de routes, 355 km d’autoroute et 1 900 km de voies ferrées sont menacés par la montée d’un mètre du niveau de la mer d’ici 80 ans. Près de 200 000 ponts communaux pourraient également être fragilisés par la montée soudaine du débit des rivières.
Alors, faut-il enfouir les lignes électriques ? Pour les réseaux enterrés comme l'eau, le gaz ou l'électricité, l'enfouissement est une solution comme un problème en cas de glissement de terrain ou d'inondation. Enedis a enfoui à peu près la moitié du réseau de distribution pour faire face aux tempêtes et à la neige. Mais, même dans ce cas, le réseau peut se faire emporter par les inondations. Pour les lignes à haute tension, RTE a choisi de renforcer les pylônes après la tempête de 1999 plutôt que d’enfouir les lignes. Le développement de moyens autonomes de production est aussi une solution envisagée pour mieux gérer les crises, et ramener plus vite la lumière après la catastrophe.
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