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Tempête Alex : "Nous découvrons petit à petit qu'il y a de plus en plus de disparus", s'inquiète président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes

Charles-Ange Ginésy estime que "la situation est inquiétante" dans le département à la suite de la tempête Alex

. Il a rappelé que la priorité restait "le secours à la personne" et d'acheminer "de l'eau potable" dans les villages isolés. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des bâtiments endommagés sur les rives de la Vesubie près de Roquebillière dans les Alpes-Maritimes après le passage de la tempête Alex, le 3 octobre 2020. (NICOLAS TUCAT / AFP)

"Nous découvrons petit à petit de plus en plus de disparus. J'espère qu'on en restera-là, mais la situation est inquiétante", a affirmé dimanche 4 octobre sur franceinfo Charles-Ange Ginésy, président du Conseil départemental. Officiellement, huit personnes sont recherchées, 36 heures après la tempête Alex qui a dévasté l'arrière-pays niçois dans les Alpes-Maritimes. Le président du département a rappelé que la priorité des priorités reste "le secours à la personne" et d'acheminer "de l'eau potable" dans les villages isolés.

franceinfo : Est-ce que le nombre de personnes disparues a évolué ?

Charles-Ange Ginésy : Le nombre de personnes en recherche a évolué parce que nous avons vu des maisons disparaître. Nous voyons avec inquiétude apparaître les familles qui nous demandent où peuvent être leurs parents. Comme l'a laissé penser le Premier ministre samedi dans sa déclaration, nous vivons une situation où nous découvrons petit à petit qu'il y a de plus en plus de disparus. J'espère qu'on en restera-là, mais la situation est inquiétante. Donc, c'est bien le secours à la personne qui est notre priorité aujourd'hui. Cela a été la priorité hier et nous continuerons aujourd'hui.

Combien de personnes sont officiellement disparues ?

Les personnes qui sont officiellement recherchées aujourd'hui sont au nombre de huit, mais j'ai de nombreux SMS qui m'arrivent tous les jours, depuis samedi matin et encore dimanche matin, de familles qui me disent : "Je suis sans nouvelles de mes amis, de mon frère, de ma soeur qui sont dans la Tinée, dans la Vésubie, qui sont dans la Roya aussi." La Vésubie est le point de concentration, c'est l'épicentre où les choses se sont passées de façon dramatique à Saint-Martin-Vésubie et à Roquebillière avec des pompiers disparus. Samedi, j'étais avec des gens, dont un gendarme qui a tout vu disparaître, 38 ans de sa vie sont partis dans les flots : ses meubles, ses papiers, ses souvenirs. Des gens se retrouvent nus et crus et nous avons pris la décision avec le Conseil départemental d'aider dans un premier temps avec du relogement et une aide d'urgence de 1 500 euros. C'est quelque chose qui fait partie de nos actions prioritaires, avant la reconstruction. Après la deuxième action prioritaire, c'est d'amener de l'eau. C'est d'essayer de remettre de la connexion pour que les gens puissent se parler entre eux.

Est-ce que les routes sont encore coupées ?

On voit que le village de Saint-Martin-Vésubie est toujours coupé. Roquebillière, il n'est pas conseillé d'y aller parce qu'il y a de nombreuses routes qui sont effondrées. Le village de Tende reste isolé totalement. Je vais me rendre dimanche matin comme je l'ai fait samedi dans la Roya, au village de Breil-sur-Roya. J'ai pu rencontrer une responsable du Service départemental d'aménagement des routes qui m'a dit : "Monsieur le président, nous n'avons plus rien, il n'y a plus d'eau, plus d'électricité. Il n'y a plus de moyen de communication. Nous n'avons plus de carburant pour faire fonctionner nos engins qui pourraient venir en aide aux populations." Il faut qu'on ramène des biens de première nécessité. Le transport de l'eau fait partie de ce qu'il faut faire parce que les dégâts sont tellement considérables que tous les captages d'eau potable ont disparu et que toutes les stations d'épuration ont disparu sur ces communes totalement sinistrées.

On a une idée de l'ampleur des dégâts ?

Pour l'instant, je suis incapable de vous donner des chiffres, sauf les moyens engagés qui sont considérables puisque nous avons plus de 952 pompiers qui sont engagés avec des pompiers du Service départemental d'incendie et de secours (Sdiss), avec des renforts extérieurs. Il y a plus de 12 hélicoptères mobilisés en rotation, entre les hélicoptères de l'armée et les hélicoptères de la gendarmerie, les hélicoptères du Sdiss. Autant dire que tous les moyens sont là. Mais comme toujours dans ce genre de situation, c'est très long. Nous avons vécu l'épisode dramatique de 2015 où, sur l'ouest du département, il y a eu des inondations très importantes. Ces inondations étaient sur un lieu urbain ou périurbain. Aujourd'hui, nous sommes en montagne, sur des villages éloignés et isolés, les précipitations sont encore plus importantes qu'à l'époque. C'étaient 200 mm d'eau qui s'était abattus. Nous sommes sur des précipitations en moyenne à 300 mm d'eau sur quelques heures et sur l'épicentre, probablement beaucoup plus. Le Premier ministre a parlé de 500 millimètres d'eau.

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