Cet article date de plus de deux ans.

Le billet sciences du week-end. L’énergie en mouvement : les énergies décarbonées, un enjeu pour les transports de demain

Depuis trois semaines, l’Assemblée nationale débat du projet de loi Climat-Résilience. Parmi les sujets abordés, les énergies décarbonées, un enjeu de taille pour les transports du futur.  

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La crise sanitaire aidant, allons-nous mettre en place de multiples solutions pour réduire l’impact environnemental, avec de l’énergie décarbonée et stockée à bord des véhicules. (Illustration) (SI-GAL / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

Les transports sont encore responsables de 25% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Face aux préoccupations écologiques, il existe de multiples solutions pour réduire l’impact environnemental du secteur, avec de l’énergie décarbonée et stockée à bord des véhicules. 

L’électricité sur les rails !

Dans le ferroviaire, les trains utilisent l’électricité fournie par les caténaires, eux-mêmes alimentés, si possible, par du courant fabriqué sans émissions. Le problème est que, même si 80% des voyageurs du réseau SNCF empruntent des trains électrifiés comme le TGV, cela ne concerne que la moitié du réseau, soit 15.000 km.

Passer au tout électrique serait la solution, mais elle coûte très cher. On utilise actuellement des moteurs diesels ou hybrides, qu’il faut rendre moins polluants. 

Hybrider nos trains, c’est le premier projet que nous avons lancé. Enlever la moitié des moteurs diesel pour les remplacer par des batteries. Nous estimons que ce n’est pas une seule solution qui nous permettra de nous passer du diesel, mais une gamme de solutions, avec deux composantes technologiques majeures que sont la batterie et la production d’électricité par hydrogène.

Vincent Delcourt, directeur de projets innovation énergie à la SNCF

L’hydrogène qui alimente des piles à combustible, permet d'être à la fois autonome énergétiquement, et de ne pas émettre de rejets polluants. C’est une initiative du français Alstom, qui commence à être adoptée par les régions en France, mais aussi à l’étranger.

Dessin d'une voiture fonctionnant à l'hydrogène dans une station service du futur. (Illustration)
 (HIROSHI WATANABE / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

Néanmoins, les stations-services à hydrogène, qui coûtent cher, devront permettre l’accès à d’autres véhicules que le train pour amortir les coûts.

Commencer à construire des stations-services qui servent des trains, des gares qui sont des nœuds routiers d’où peuvent partir des bus, des taxis, des voitures. Vous commencez à avoir des hubs qui permettent de faire des stations de taille conséquente donc moins chères.

Pierre-Étienne Franck, ancien vice-président d'Air Liquide

L’aviation électrique : utopie ou réalité ?

Cette semaine, les députés ont voté la suppression des vols intérieurs quand il existe des alternatives en train de moins de 2h30. Toutefois, l’aviation ne manque pas d’idées pour les trajets courts.

On peut imaginer que rapidement sur des distances relativement courtes comme des transversales par exemple, on aura des avions de 20 à 30 places 100% électriques. 

Yann Barbaux, président d'Aerospace Valley

Pour les avions court et moyen courriers (moins de 1.500 km), il faudra attendre 2035 pour avoir des motorisations probablement hybrides électriques. En volant plus haut, l’exemple vient de l’espace, à 400 kilomètres d’altitude, dans la station spatiale internationale, où quelque 2.500 m2 de panneaux solaires assurent la totalité de l’énergie à bord. Et plus loin encore, à 60 millions de kilomètres, sur Mars, le robot Perseverance utilise aussi une mini-centrale nucléaire pour explorer la planète rouge.

Notre quotidien, décarboné ou pas

Gardons les pieds sur terre. Dans nos villes, le vélo se développe et la Poste s’est même dotée de vélos à hydrogène pour nos facteurs et factrices !

Le vélo à hydrogène est un vélo à assistance électrique classique, mais qui intègre une pile à combustible. L’avantage majeur, c’est le temps de rechargement : 2 minutes pour 100 kilomètres.

Christophe Bruniau, ancien directeur commercial de Pragma Industries

Côté voitures ou utilitaires, gageons qu’avant 10 ans, l’essence et le diesel auront cédé la place aux batteries performantes et à l’hydrogène abordable. En milieu urbain, on pourrait enfin respirer sans particules, surtout pendant des périodes de pandémie.

On peut même aller jusqu’à imaginer des téléphones portables avec des mini piles à combustible qui permettront bientôt des autonomies records !

Ces petits appareils boostés à l’hydrogène auraient alors plus d’une semaine d’autonomie, ça fait rêver ! Connectée ou transportée, la société devra être énergétiquement accessible au plus grand nombre et écologiquement responsable.

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