Soupçons de financement libyen : "Les Français on le droit de savoir si la France s'est commise dans cette affaire" estime l'ex-ministre Laurence Rossignol
La sénatrice socialiste de l'Oise et ancienne ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, était l'invitée de franceinfo mercredi 21 mars.
Invitée sur franceinfo, mercredi 21 mars, Laurence Rossignol, sénatrice socialiste de l'Oise et ancienne ministre des Droits des femmes, a réagi à la garde à vue de Nicolas Sarkozy qui s'est terminée mercredi 21 mars vers 19 h. L'audition de l'ancien chef de l'État dans l'enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 avait démarré mardi à 8 h dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
franceinfo : On vient d'apprendre que la garde à vue de Nicolas Sarkozy était terminée. Votre commentaire ?
Laurence Rossignol : Ce que je pense, certainement comme tous les Français, c'est qu'un jour il faudra qu'on sache est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'il y a eu un financement par la Libye de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 ? Est-ce qu'il y a un lien entre ce financement et l'intervention ensuite de la France en Libye ? Auquel cas, ce ne serait pas forcément une affaire de politique intérieure, de malversations et d'irrégularités sur les campagnes électorales, ce serait une affaire réellement grave sur le plan international parce que cette intervention française en Libye a quand même considérablement contribué à déstabiliser une région qui l'était déjà.
Ségolène Royal, sa rivale au second tour de la présidentielle en 2007, affirmait mardi que les Français avaient le droit de savoir si le match s'est joué à armes égales. Vous le pensez aussi ?
Ségolène Royal voit les choses de son point de vue à elle, de candidate. Moi je pense que les Français ont le droit de savoir, si la France s'est commise dans cette affaire.
Le projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes a été présenté ce matin en conseil des ministres. La mesure phare : des contraventions en cas de flagrant délit. Pensez-vous que ce sera efficace ?
La loi a deux vertus. D'abord, quand il s'agit de loi pénale, [elle permet] de sanctionner pour faire changer les comportements, pour réduire la délinquance. Et puis elle a aussi une vertu éducative. En l'espèce, je crois davantage à la vertu éducative qu'à la multiplicité des sanctions.
Le projet de loi fixe aussi à 15 ans l'âge du consentement sexuel. Vous, vous aviez plaidé pour une présomption dite de contrainte jusqu'à 18 ans ?
Le projet de loi ne fixe pas à 15 ans l'âge de la majorité sexuelle. Aujourd'hui, avant le projet de loi, 15 ans est l'âge en deçà duquel une relation mineur/majeur est qualifiée d'atteinte sexuelle. Mais le vrai sujet n'est pas tout à fait là, on a vu deux affaires dans lesquelles deux petites filles de 11 ans avaient été victimes d'une relation sexuelle avec un majeur et où la qualification de viol, soit n'a pas été retenue, soit l'auteur a été acquitté. Ce qui n'est plus acceptable c'est que dans un tribunal, l'avocat de la défense puisse plaider et arguer du consentement d'une enfant de 11 ou 12 ans à une relation sexuelle avec un majeur. Et moi j'ai plaidé effectivement pour le fait qu'on qualifie de viol toute relation sexuelle entre un majeur et un mineur de moins de 13 ans.
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