Projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes : "Ce n'est pas un projet du passé mais c'est un projet pour l'avenir"
L'ancien maire de Nantes et ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault était l'invité de L'interview J-1, mardi sur franceinfo, à la veille de la remise du rapport sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) au gouvernement.
C'est un document très attendu. Mercredi 13 décembre, le rapport des médiateurs sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) doit être remis au Premier ministre Edouard Philippe. Invité de L'interview J-1, mardi sur franceinfo, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et ex-Premier ministre, a demandé à ce "qu'on respecte le droit et la parole des citoyens", évoquant un "déni de démocratie" si le gouvernement abandonnait le projet alors que le référendum citoyen a entériné le projet du nouvel aéroport.
franceinfo : À l’heure où la France s’engage pour le climat et part en guerre contre les énergies fossiles, est-ce qu’un projet de nouvel aéroport à Nantes, ville déjà reliée à Paris par le TGV, projet qui plus est conçu dans les années 1960, n’est pas tout simplement devenu caduc ?
Jean-Marc Ayrault : Non, parce qu'il ne s'agit pas d'un projet des années 1960. Il a été lancé par le gouvernement de Lionel Jospin en 2000. L'aéroport actuel arrive à saturation, dépasse les 5 millions de passagers, va allègrement vers 7 ou 8 millions si on ne fait rien, va continuer à perturber la sécurité des Nantais et provoquer des nuisances de façon considérable sur les plan humain et environnemental. Ce projet peut répondre à cette question. Ce n'est pas un projet du passé mais c'est un projet pour l'avenir.
Au moment où les trois rapporteurs détailleront leurs conclusions devant la presse au ministère de l’Ecologie, vous serez où ? Dans la manifestation qui se tiendra devant l’Assemblée nationale ?
Je viendrai saluer les manifestants parce que je pense qu'il est important qu'ils se sentent soutenus et je crois qu'ils attendent une bonne réponse, une réponse qui leur donne confiance. Je suis toujours proche de la population, de ses préoccupations et de ce qu'on fait pour l'Ouest.
La balle est dans le camp d’Emmanuel Macron, qui tranchera « au plus tard » en janvier. Qu’est-ce que vous attendez du chef de l’Etat ?
En tant que chef de l'Etat, il va bien sûr peser tous ces éléments, c'est son appréciation mais je pense qu'il est aussi le garant des institutions et nous sommes dans un Etat de droit. Il y a eu plus de 180 recours, ils ont tous été perdus, et un vote très net, avec 55% de oui. Au moment où on parle beaucoup de crise de la démocratie, de crise de confiance et de la représentation, quand on prend des moyens de type "démocratie participative" et qu'on mobilise les citoyens, c'est bien d'en tenir compte.
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