"Les Corses ne veulent pas d'un bras de fer avec le chef de l'État", estime François Tatti, président de la communauté d'agglomération de Bastia
François Tatti, le président de la CAB et président du Mouvement corse démocrate, était l'invité de "L'Interview J- 1", lundi, à la veille du déplacement d'Emmanuel Macron en Corse.
Vous connaissez les polyphonies corses ? Lui, porte une autre voix politique, une autre vision que celle du tandem nationaliste Simeoni-Talamoni en Corse... Le président de la communauté d’agglomération de Bastia, François Tatti (Mouvement corse démocrate), était l'invité de L'Interview J- 1 lundi 6 février, à la veille de l'hommage au préfet Érignac à Ajaccio, en présence d'Emmanuel Macron.
Yaël Goosz : Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris l'assassinat du préfet Claude Érignac le soir du 6 février 1998, il y a 20 ans ?
François Tatti : C'était la stupéfaction. On ne connaissait pas ce genre de chose. Il y avait eu des crimes, mais un acte d'une telle lâcheté face à un homme sans défense, tué d'une balle dans la nuque dans la rue alors qu'il allait au théâtre... Oui, nous avons été tous consternés et révoltés.
Vous serez présent à l’hommage en mémoire du préfet Érignac. Gilles Simeoni viendra, mais Jean-Guy Talamoni -le président de l’Assemblée de Corse- a décliné. Vous respectez cette décision ? Ou vous la condamnez ?
Je ne la commente même pas, si vous me le permettez. Je crois qu'il est avant tout un militant de Corsica libera, un nationaliste, et que malheureusement il ne représente pas tous les Corses. Il représente avant tout son mouvement politique.
Lui, propose un hommage commun, à la mémoire de toutes les victimes du "long conflit corse"...
Je pense que le moment n'est pas encore venu de mélanger les morts, les décès. Je ne pense pas que madame Érignac, par exemple, acceptera de participer à une cérémonie aux côtés des familles des autres victimes.
Samedi, des milliers de personnes ont défilé dans les rues d'Ajaccio à l'appel des nationalistes. Est-ce, selon vous, un succès ?
Non, surtout ça a montré que les nationalistes sont capables de se rassembler (...) Mais, cela n'a pas été au-delà. Aujourd'hui, on voit bien que les Corses ne veulent pas d'un bras de fer avec le chef de l'État. D'ailleurs, je pense que les nationalistes, à vouloir précipiter les choses et à vouloir créer une tension inutile, ont perdu une occasion d'établir des rapports sereins et de confiance avec un chef de l'État qui, on le sait, a beaucoup d'autres chats à fouetter en ce moment.
Que devrait dire Emmanuel Macron demain à Ajaccio ? Que devrait-il annoncer ?
Un compromis qui nous permette de garder la Corse au sein de la République, tout en nous développant. Et j'espère qu'Emmanuel Macron apportera les réponses nécessaires pour nous permettre d'avancer dans cette direction.
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