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Arnaud Montebourg a-t-il franchi la ligne jaune ?

Le ministre de l'Economie a présenté son "plan de redressement" pour les trois années à venir : remise à plat des professions réglementées, relance de l'investissement public et, surtout, accélération des baisses d'impôt des ménages.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Arnaud Montebourg ce jeudi, lors de la présentation de sa feuille de route du redressement économique de la France. © IP3 Press/MaxPPP)

Arnaud Montebourg, flamboyant dans la forme et, selon certains, transgressif sur le fond. Son adversaire à lui, c'est "le conformisme". Faut-il y voir une attaque de la politique de François Hollande, jugée trop austère ? Non, répond le principal intéressé sur France Inter, qui se dit en cohérence totale avec les choix du gouvernement.

 

"J’ai expliqué qu’il fallait amplifier une politique déjà menée par le Premier ministre, celle d’octroyer du pouvoir d’achat aux ménages pour stimuler l’activité. Vous cherchez toujours à nous opposer, et vous épuisez les gens. Je rassemble et j’apporte des propositions. On verra bien, il faut en discuter. "

 

"Il faut en discuter ", reconnaît Arnaud Montebourg, preuve qu'il n'est pas tout à fait au diapason de ses patrons, à l'Elysée et à Matignon. Mais officiellement, c'est l'Europe qu'il vise, et personne d'autre.

 

"Nous sommes dans un gouvernement, nous menons une politique cohérente, les coups de griffes étaient pour l’Union européenne. Le problème ce sont les résultats catastrophiques en terme de croissance dans toute l’Europe. C’est la lanterne rouge mondiale de la croissance et il faudrait que l’on dise qu’il faut continuer comme avant. Non, il y a un problème. "

 

Réponse, sur France Info, du toujours président de la Commission européenne José Manuel Barroso :

 

"On ne peut pas rendre responsables les institutions européennes des erreurs qui ont été commises soit au niveau des marchés, ou alors les dettes souveraines qui ont été cumulées par des gouvernements qui n’ont pas montrés la responsabilité budgétaire. L’Europe n’est pas un problème, mais une partie des solutions. "

 

Les ministres invités sur les autres antennes n'ont qu'un mot à la bouche : "cohérence". Exemple avec Benoît Hamon, ministre de l'Education, sur RTL :

 

"Qui peut penser que le discours d’Arnaud Montebourg n’a pas été discuté avec le Premier ministre ? C’est une erreur d’analyse et je soutiens les orientations du ministre de l’Economie pour la deuxième partie du quinquennat . Ce sont des orientations de nature à nous permettre d’avoir des résultats après les efforts qui ont été d’ores et déjà été consentis. "

 

Un soutien -assez logique finalement- de Benoît Hamon, issu de l'aile gauche du PS, à Arnaud Montebourg. Pendant ce temps Michel Sapin, l'autre locataire de Bercy, côté finances cette fois, met en exergue l'originalité d'Arnaud Montebourg. Son caractère, pour le ministre des Finances, c'est cela qui fait la différence, pas la ligne politique défendue, et c'est tant mieux.

 

"C’est un discours personnel parce que c’est une personnalité, Montebourg. Il s’exprime avec une fougue, une manière d’être qui ne date pas d’aujourd’hui et au fond c’est extrêmement utile à la gauche et au gouvernement. "

 

Arnaud Montebourg, fidèle ou pas à la ligne gouvernementale ? Qu'en dit-on à droite ? Eric Woerth, député UMP de l'Oise et ancien ministre du Travail et du Budget, dénonce une posture politicienne sur iTélé.

 

"J’ai trouvé dans le discours de Montebourg que c’était plus le festival d’Avignon qu’en réalité le gouvernement. C’est une posture politique aux frais de la nation, c’est très bien de donner des idées, de se mettre en scène à Bercy, de prendre position contre Manuel Valls, et François Hollande et de dire, je suis la caution de gauche. C’est de la politique ce n’est pas de l’économie. "

 

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