Vanessa Nakate, inspirée de Greta Thunberg, écrit à Joe Biden pour lui intimer de sauver la planète
Elle a commencé sa grève des études, comme Greta Thunberg, il y a deux ans. Celle qui est aujourd’hui, à 24 ans, une défenseuse reconnue de l’environnement dit ne plus vouloir perdre de temps et a écrit au président élu des Etats-Unis, pour le mettre face à ses promesses sur le climat.
Elle écrit pour qu’on n’oublie pas. Pour rappeler, en pleine pandémie de Covid-19, que le défi numéro un du monde, c’est la crise climatique. Vanessa Nakate vient de fêter ses 24 ans et ce n’est pas son futur qui l’inquiète, c’est le présent. C’est l’état global de la Terre. Et celui de son pays aussi, l'Ouganda, de ses champs, de ses fermes, violemment touchés par des sécheresses à répétition suivies d’inondations meurtrières.
To the Vice president-elect of the United States @KamalaHarris and the President-elect of the United States @JoeBiden
— Vanessa Nakate (@vanessa_vash) November 9, 2020
I have written down a few thoughts. I hope you read them pic.twitter.com/s32Xw4iZ4s
Elle a donc pris une feuille et un stylo, et écrit à la main sa lettre au président élu des Etats-Unis, Joe Biden. Lettre qu’elle a publiée sur Twitter : "Comptez-vous vraiment faire tout ce que vous devez faire pour combattre la crise climatique ? Pour stopper ce réchauffement qui touche en premier les plus faibles, les enfants, les filles, les femmes ? Êtes-vous de notre côté ?"
Plus de dix mille partages, beaucoup d’encouragements, mais pour l’instant pas de réponse de Joe Biden. Alors Vanessa Nakate attend, elle est endurante, cela fait déjà deux ans qu’elle se bat pour faire entendre la voix des pays qu’on appelle "pays du Sud". Deux ans qu’elle fait grève. C’est comme ça qu’elle a commencé, en voyant Greta Thunberg, la Suédoise de 15 ans assise devant le parlement de son pays avec sa pancarte "School Strike" (grève scolaire).
Vanessa Nakate persiste
Quatre mois après elle, Vanessa Nakate, à l’époque étudiante en droit des affaires, décide donc elle aussi d’aller devant le parlement de l'Ouganda, à Kampala. Un combat que sa famille, ses amis, ne comprennent pas : on lui dit que ça ne sert à rien, qu’elle peut se faire arrêter. Et puis, au bout de nombreux semaines, d’autres jeunes finissent par la rejoindre.
Je porte la voix de ceux que l’on n’entend pas, mais c’est aussi un combat personnel : moi, je veux un futur.
Vanessa Nakate, activiste écologisteNow This
Au total, en deux ans, elle a organisé une soixantaine de manifestations les vendredis, les "Fridays for future", elle a créé son association Rise Up Movement, s’est s’invitée au Forum Economique de Davos avec Greta Thunberg, puis à la tribune de la COP25, la conférence climat à Madrid, l’an dernier. À chaque fois pour rappeler que l’écologie n’est pas un sujet réservé aux pays du Nord. En Asie du Sud-Est, Amérique du Sud et en Afrique, les populations qui polluent le moins sont les premières touchées, affectées, tuées parfois par les conséquences du changement climatique.
"Je porte la voix de ceux que l’on n’entend pas, dit-elle au média en ligne Now This, mais c’est aussi un combat personnel : moi, je veux un futur." Un futur sans inondations, sans sécheresse, avec plus de forêt et moins de pétrole. Alors à bon entendeur – à Joe Biden, donc – salut !
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