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États-Unis : après une nouvelle fusillade dans une école, l’indignation d’une mère de famille devient virale

Ashbey Beasley s’est postée devant les micros juste après la conférence de presse du chef de la police et son discours improvisé a été diffusé en direct par toutes les chaines d’infos américaines, avant que les réseaux sociaux ne s’en emparent.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ashbey Beasley intervient après la conférence de presse du chef de la police suite à la fusillade de Nashville qui a fait six morts, sur le compte Twitter de Brian Krassenstein. (CAPTURE D'ECRAN)

Au lendemain d’une nouvelle fusillade dans une école aux États-Unis, la 130e depuis le 1er janvier, elle est devenue le visage de l’indignation face aux meurtres par arme à feu. Pourtant Ashbey Beasley, elle-même victime d’une fusillade, n’a pas de lien direct avec ce drame-là. Le drame, c’est l’intrusion dans une école de Nashville dans le Tennessee de cette ancienne élève, armé de deux fusils d’assaut et d’un pistolet, qui a tué trois enfants de 9 ans et trois adultes avant d’être abattu par la police. Comme à chaque fois, toutes les télés ont dépêché des reporters sur place, le shérif est venu faire un point presse, énumérant les morts, les blessés, l’âge du tireur, avant de repartir, et c’est là qu’Ashbey Beasley est intervenue.

Elle s’est postée juste derrière les micros que le chef de la police venait de quitter et elle a interpellé les journalistes : "Vous n’en avez pas marre de couvrir ça ? Vous n’êtes pas fatigués, écœurés d’avoir à détailler toutes ces fusillades de masse ? Sérieusement ? Est-ce que vous ne vous demandez pas comment nos enfants peuvent encore mourir comme ça ?" Sans répondre, les journalistes la filment, alors elle explique qu’elle n’est pas de Nashville, qu’elle est juste en vacances, qu’elle se rendait chez sa belle-sœur lorsqu’elle est passée devant le point presse. "Le 4 juillet dernier, mon fils et moi avons survécu à la fusillade de la parade d’Highland Park. sept morts, 46 blessés. Tant que ceux qui écrivent les lois ne voteront pas l’encadrement drastique des armes, ces fusillades se reproduiront".

Toutes les chaînes d’infos étaient en direct, son plaidoyer a donc été diffusé tel quel par Fox News, NBC, ou encore ABC, puis repris et vu des millions de fois sur les réseaux sociaux. Aux journalistes qui l’ont retrouvée ensuite, Ashbey Beasley a expliqué qu’en voyant cette scène familière, elle n’avait pas pu s’empêcher d’interpeller les médias. Depuis neuf mois, depuis que son fils a échappé au pire, elle s’implique, elle a appelé tous les sénateurs, rencontré 130 d’entre eux, insistant sur le fait que "les armes tuent plus d’enfants et de jeunes que les accidents de voitures, accidents pour lesquels pourtant on a su imposer le port de la ceinture de sécurité (…) Bien sûr, confie-t-elle à USA Today, il n’y a pas de solution miracle pour anticiper tous ces drames, mais il faut s’impliquer, faire tout ce qu’on peut pour prévenir." Ne pas s’habituer à l’inacceptable, ne jamais arrêter de s’indigner, donner de la voix, "et militer, conclut-elle, il n’y a que ça qui change les choses."

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