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Orages en Corse, incendies, sécheresse : "Tout repenser" face au péril climatique

L'été 2022 aura été marqué par une prise de conscience collective du péril climatique.

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des dizaines de personnes secourues à Calvi (Haute-Corse), le 19 août 2022, après les violents orages (VALENTIN HOUINATO / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La tragédie corse, aussi brutale qu’inattendue, avec cinq morts et des ravages, vient s’ajouter aux 50 000 hectares de forêts partis en fumée depuis le début du mois de juillet dans tout le pays.

Les vacances des Français se seront déroulées au rythme des évacuations d’urgence pour ceux qui se trouvaient dans les zones sinistrées... et pour les autres, des images de dévastations, de combats contre un ennemi implacable, le feu, et son corollaire, la tempête, se succédant sans répit. Nous réalisons soudain que ces accidents climatiques peuvent détruire, voire tuer, sans prévenir.

À la vérité, ce ne sont pas les incendies et les inondations qui sont la nouveauté, c’est désormais leur fréquence et leur répétition systématique. Les orages succèdent à la canicule et aux feux de masse. La Terre brûle et nous ne pouvons plus regarder ailleurs, d’où la cellule interministérielle de crise présidée jeudi soir par Emmanuel Macron depuis le fort de Brégançon.

Mobilisation générale

Le président du Conseil exécutif de la collectivité de Corse Gilles Simeoni a salué l’appel du président pour exprimer son émotion, et la venue du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin : "Ce sont des gestes qui comptent."

La mobilisation des secours et la solidarité, comme pour les incendies, auront été immédiates. Il n’y pas de place pour la politique sur ces sujets, car tout le monde est pris de court : le gouvernement, les élus, Météo France, l’ensemble de la population. Nous pensions être accaparés par le seul pouvoir d’achat avant une rentrée qui s’annonçait compliquée sur le plan social, entre bagarre budgétaire, réforme des retraites et menace Covid, avec en toile de fond la guerre en Ukraine qui grippe l’économie.

Ces questions restent plus que jamais d’actualité. Mais la menace vient d’ailleurs : ce "dérèglement" devenu "péril" climatique dans le langage commun. Il nous faut tout repenser : la sécurité des personnes et des biens – un défi, au passage, pour les assureurs – notre façon de consommer notamment l’eau et l’énergie, les villes, l’industrie, l’économie, les transports... Sans attendre les trajectoires à 2030 et 2050, dessinées dans les grands rendez-vous internationaux.

"Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas", avait lancé Emmanuel Macron en avril lors d’un meeting de la campagne présidentielle à Marseille. Déclaration prémonitoire en écho aux mises en garde répétées des écologistes depuis de longues années. Une prophétie rattrapée par le réel, qui oblige sans attendre à passer de la parole aux actes.

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