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Législatives 2022 : les enseignements de notre sondage, dans la dernière ligne droite avant le premier tour

À trois jours du premier tour des élections législatives, un sondage Ipsos Sopra Steria pour Radio France et France Télévisions illustre une issue de plus en plus incertaine.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Panneaux électoraux pour les élections législatives, à Nantes (Loire-Atlantique) le 6 juin 2022 (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

L'écart se resserre et rien n’est joué. C’est l’enseignement principal de cette enquête réalisée en début de semaine. Un duel entre la majorité macroniste et la gauche mélenchoniste se dessine. Les deux coalitions sont au coude à coude en voix au premier tour avec 28 % d’intentions de vote pour la Nupes et 27 % pour les candidats d’Ensemble. Le Rassemblement national arrive loin derrière à 19,5 %. Et en sièges, le chef de l’État n’a plus l’assurance d’obtenir une majorité absolue. Elle se situe à 289 députés et selon la projection de l’institut Ipsos, Ensemble en obtiendrait entre 260 et 300, alors que la Nupes oscillerait entre 175 et 215 sièges.

En cas de majorité relative, le gouvernement d’Elisabeth Borne serait contraint de trouver d’autres alliés à l’Assemblée pour faire approuver ses projets de loi, au cas par cas. Le paradoxe, c’est que la droite, laminée à la présidentielle et en net recul aux législatives, pourrait retrouver un rôle d’arbitre déterminant. Ce sont les députés LR, entre 35 et 55 selon la projection d’Ipsos, qui pourraient faire la balance selon les textes.

Scénarios délicats pour l'exécutif

Ce cas d’une majorité relative ne s’est produit qu’une fois sous la Ve République, après la réélection de François Mitterrand en 1988. Le Premier ministre Michel Rocard devait batailler à l’Assemblée pour arracher le soutien de députés du centre-droit. Souvent en vain d’ailleurs, puisqu’il reste le champion toutes catégories des Premiers ministres qui ont eu recours à l’article 49-3 pour faire adopter leurs textes sans vote. Il l’a utilisé à 28 reprises en trois ans ! Pour Elisabeth Borne, la situation serait plus délicate puisque désormais, le locataire de Matignon ne peut recourir au 49-3 qu’une seule fois par session.

Une cohabitation avec la gauche semble moins probable : selon cette enquête, à peine la moitié des électeurs de gauche y croient. L’abstention pourrait battre un nouveau record, avec seulement 46 % de participation, trois points de moins qu’il y a cinq ans. Et elle frappe plus encore l’électorat jeune. C’est pour le mobiliser, notamment en banlieues, que Jean-Luc Mélenchon a cru bon de déclencher une polémique en accusant la police de tuer. À l’inverse, Emmanuel Macron mise sur le renfort d’électeurs de droite pour écarter l’arrivée au pouvoir de l'insoumis. Un réflexe de "vote utile" qui pourrait une fois encore, comme à la présidentielle, être fatal aux candidats LR.

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