Édito
LR peut-il disparaître du Parlement européen ?

L'objectif de François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains pour les élections européennes est de franchir la barre des 5%. Un chiffre indispensable à atteindre pour survivre.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François-Xavier Bellamy, député feuropéen et tête de liste  pour les prochaines élections européennes, aux Sables d'Olonne, en février 5, 2024. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Pour le scrutin européen du 9 juin, les ambitions de François-Xavier Bellamy, tête de liste LR, sont très modestes, mais existentielles : survivre, tout simplement ! C’est-à-dire franchir le seuil de 5% des suffrages exprimés, qui permet d’obtenir des élus, sous peine de voir Les Républicains disparaître du Parlement européen. Un échec, ce serait une station de plus sur le long chemin de croix qu’emprunte la droite depuis quelques années, une catastrophe électorale supplémentaire la conduisant vers sa disparition.


Les sondages d’intentions de vote placent la droite autour de 7 ou 8%, soit à peu près le résultat obtenu par François-Xavier Bellamy en 2019 : 8,2 % des voix. LR s’en satisferait aujourd’hui alors qu’il y a cinq ans, c’était une véritable débâcle, le plus petit score recueilli par la droite dans toute son histoire. Depuis, la droite a continué de creuser, tombant à 4,7 % de voix pour Valérie Pécresse à la présidentielle. En 2019, comme en 2022, LR a été siphonné dans la dernière ligne droite de la campagne par un réflexe de "vote utile" qui a joué en faveur de la majorité macroniste d’un côté et du parti lepéniste de l’autre. La droite redoute d’être essorée par le même duel, d’autant que cette année elle affronte, en plus, la concurrence de la liste de Marion Maréchal pour le mouvement Reconquête! qui n’existait pas il y a cinq ans.

La droite française devient eurosceptique

Quel message clair peut porter la droite dans cette campagne ? C’est difficile parce que son identité européenne s’est brouillée. Jadis pro-européenne, elle est devenue eurosceptique, en particulier sur la question migratoire. Elle se retrouve à la remorque de la surenchère du RN. Résultat, l’électorat de centre droit pro-européen a basculé chez Emmanuel Macron, sans que LR ne récupère des voix à l’extrême droite. D’autant que sur la guerre en Ukraine, LR soutient l’exécutif et a approuvé l’accord bilatéral de sécurité signé avec le président Volodymyr Zelensky alors que le RN ne veut pas aider les Ukrainiens pour ne pas froisser ses amis russes. Bref, une position délicate, illustrée par le refus de François Xavier-Bellamy de soutenir la candidature à un nouveau mandat de présidente de la commission d’Ursula Von der Leyen, investie par le groupe PPE au sein duquel siègent les eurodéputés LR. Sur l’Europe aussi, la droite française ne sait plus vraiment où elle habite.

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