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Édito
Le retour du soupçon McKinsey dans les campagnes d'Emmanuel Macron en 2017 et 2022

Le Parquet national financier a ouvert en octobre une enquête qui porte sur des soupçons de financement illégal des campagnes présidentielles du candidat Macron en 2017 et en 2022.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une plaque du cabinet de conseil McKinsey, à Genève, le 12 avril 2022. (FABRICE COFFRINI / AFP)

C'est le retour au devant de la scène d’un nom qui avait enflammé la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 2022 : McKinsey ! Ce cabinet de conseil américain est soupçonné d’entretenir des liens privilégiés avec Emmanuel Macron. Le PNF veut savoir s’il n’aurait pas indûment financé les campagnes du candidat, avant de bénéficier en retour de juteux contrats publics de la part du président et de son gouvernement. D’où l’autre incrimination, celle de "favoritisme". En mars, une commission d’enquête sénatoriale avait révélé que le recours de l’Etat à ces cabinets privés avait explosé sous le premier mandat d’Emmanuel Macron.  

Cette enquête tombe mal pour le chef de l’Etat. D’abord parce qu’elle souligne sa proximité avec ce cabinet de conseil, et risque de raviver son étiquette de "président des riches". Ensuite parce qu’elle survient alors que son plus proche collaborateur, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, est mis en examen pour prise illégale d’intérêts pour ses liens avec un armateur ; et que le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, l’est aussi pour la même incrimination, soupçonné d’avoir voulu régler des comptes avec des magistrats. Cela commence à faire beaucoup… Enfin parce que même si cette information judiciaire est ouverte "contre X", c’est la première enquête qui vise directement le chef de l’Etat.

Parmi les magistrats qui la conduisent, on retrouve le juge Serge Tournaire qui a déjà à son tableau de chasse la condamnation de François Fillon dans l’affaire d’emploi fictif de son épouse, et celle de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion.

Pas de commentaire à l’Elysée


Et c’est heureux. Ce silence contraste avec la réaction indignée de la droite, mardi 22 novembre, lors de l’ouverture par le même PNF d’une enquête pour "détournement de fonds publics" à l’encontre d’Eric Ciotti et de son ex-épouse. Le patron des députés LR Olivier Marleix avait carrément accusé le PNF d’être une "juridiction d’exception" obsédée par l’idée de punir la droite et de protéger la majorité. Or, depuis sa création il y a neuf ans, le PNF enquête tous azimuts.

L’ouverture d’une procédure sur les comptes de campagne du candidat Macron, c’est aussi la preuve que l’indépendance de la justice est une réalité.

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