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Édito
Affaire des assistants parlementaires du MoDem : coup dur pour François Bayrou, mauvais signe pour Marine Le Pen
Le leader centriste et dix autres personnes sont accusés d’avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient travaillé, au moins partiellement, pour le parti pendant cinq ans, de 2009 à 2014. Le Parlement européen estime le préjudice à 1 ,4 million d’euros. Et ce qui frappe d’abord avec ce renvoi, c’est la durée de la procédure. "Enfin !", s’est d’ailleurs exclamé François Bayrou jeudi 9 mars. Car cela fait six ans que cela dure ! François Bayrou avait démissionné du gouvernement dès l’ouverture d’une enquête préliminaire en juin 2017, quelques semaines après avoir été nommé garde des Sceaux. Deux autres ministres MoDem avaient également démissionné, Marielle de Sarnez, décédée il y a deux ans, et Sylvie Goulard qui a obtenu hier un non-lieu.
>> À lire : On vous explique l'affaire des assistants parlementaires européens du MoDem
La tenue d’un procès, c’est bien sûr un coup dur pour François Bayrou, même s’il reste présumé innocent et répète qu’il ne restera bientôt rien de l’accusation. Mais quelle qu’en soit l’issue judiciaire, ce dossier aura pollué sa fin de carrière politique. En 2017, il s’est donc retrouvé sur la touche, hors du gouvernement, au bout d’un mois. Et l’annonce de ce procès survient alors qu’il entretient depuis quelques mois le doute sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2027. Après avoir fait élire Emmanuel Macron en 2017, il se rêvait volontiers en successeur dans quatre ans. Après tout, François Bayrou n’a guère que 71 ans, le même âge que Jean-Luc Mélenchon, six ans de moins que Lula et neuf de moins que Biden…
Ce renvoi en correctionnelle est peut-être aussi un mauvais présage pour Marine Le Pen
Le Rassemblement national est accusé d’avoir mis en place un système de financement à peu près similaire, c’est-à-dire d’avoir puisé dans les caisses du Parlement européen pour se payer des assistants qui travaillaient pour le parti. À Bruxelles, on estime le préjudice entre cinq et sept millions d’euros et Marine Le Pen est mise en examen pour détournement fonds publics, comme de nombreux dirigeants RN.
Après avoir pollué la campagne présidentielle de 2017, en particulier celle de François Fillon, un parfum d’affaires pourrait bien flotter de nouveau sur celle de 2027.
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