Conseil national de la refondation : pour Emmanuel Macron, c'est François Bayrou... de secours !
Emmanuel Macron lancera la semaine prochaine le Conseil national de la refondation. Le chef de l’Etat a désigné le patron du MoDem, François Bayrou, comme secrétaire général de cette nouvelle instance consultative.
François Bayrou est l’un des plus fidèles soutiens d'Emmanuel Macron, et il y a une certaine logique à nommer celui qui est déjà Haut-commissaire au Plan : à ce titre, François Bayrou planche depuis déjà deux ans sur la situation du pays, ses points forts et ses failles. Surtout les rapports du Haut-commissariat tracent des perspectives à moyen et long terme, tout un travail de prospective pour éclairer l’action des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux et environnementaux. Il est donc cohérent de confier à François Bayrou la coordination d’une autre instance, ce CNR, elle aussi tournée vers l’avenir.
Mais si Emmanuel Macron a choisi François Bayrou, c’est aussi parce qu’il n’avait pas beaucoup d’autres choix. On ne se bouscule pas au portillon pour intégrer ce Conseil national de la refondation. Les syndicats et les associations sollicités devraient y être, mais côté politiques, en revanche, c’est morne plaine... Les quatre partis de gauche de la Nupes, les Insoumis et leurs alliés socialistes, communistes et Verts, boycottent. Les Républicains n’en seront pas non plus, pas plus que le Rassemblement national. Le président du Sénat, Gérard Larcher pratique lui aussi la politique de la chaise vide. Et même un soutien d’Emmanuel Macron, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, a décidé de s’y faire représenter par une élue, membre de son mouvement Horizons.
Le patron du MoDem est revenu en cour à l’Elysée
D’abord parce que l’exécutif n’a pas de majorité absolue, François Bayrou et ses troupes sont donc plus indispensables que jamais. Cela fait par ailleurs de longues années que le leader centriste plaide pour le dialogue et la recherche de compromis par-delà les clivages partisans.
Enfin, jusqu’ici, le macronisme était d’abord un optimisme qui s’accommodait assez mal des oracles souvent sombres du chef du MoDem. Et voilà que le chef de l’Etat vient de décréter "la fin de l’abondance et de l’insouciance". Il valide ainsi les prophéties de François Bayrou qui voit venir pour la France "la crise la plus grave depuis la guerre." De quoi mettre une sacrée ambiance lors des réunions du Conseil national de la refondation !
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