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Vanessa Burggraf, directrice de France 24 : "C’est très compliqué pour nos journalistes de travailler en Ukraine"

La chaîne française d’info internationale est en édition spéciale 24h/24 depuis le début de l'offensive russe sur Kiev, le 24 février.

Article rédigé par franceinfo, Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Vanessa Burggraf, directrice de France 24, invitée de franceinfo le 14 mars 2022. (FRANCEINFO)

On la cite rarement au rayon des chaînes d’info en continu. Pourtant France 24 en fait bien partie. Elle rayonne sur les cinq continents, grâce à ses quatre antennes en français, en anglais, en arabe et en espagnol, qui touchent 450 millions de foyers. Chaîne du service public, elle couvre toute l’année l’actualité internationale, et se retrouve donc en première ligne dans cette guerre en Ukraine.

Notre force, c’est notre expertise de l’actualité internationale. On a des reporters qui sont aguerris à des situations de crise et de conflit

Vanessa Burggraf, directrice de France 24

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Vanessa Burggraf, nommée directrice de France 24 il y a moins d'an an, souligne qu'au "sein de notre rédaction, des chroniqueurs internationaux suivent ces dossiers de politique étrangère depuis de nombreuses années. Ils ont suivi la guerre en Géorgie, en Ossétie du Sud, en Abkhazie, l'annexion de la Russie en Crimée, mais aussi la politique étrangère russe en Syrie, en Afrique. Ils connaissent parfaitement ces dossiers et peuvent réagir très, très vite".

La chaîne a envoyé onze grands reporters en Ukraine, ainsi qu’en Pologne et en Moldavie. En revanche, la correspondante en Russie vient de quitter le pays : "Elena Volochine a dû temporairement quitter le territoire russe pour des raisons de sécurité. La Douma, le Parlement russe, a voté une loi le 4 mars dernier qui condamne à 15 ans de prison toute diffusion d'informations mensongères, ou plutôt ce que la Russie considère être des fake news. Par exemple, on ne peut pas utiliser le terme de guerre ou d'invasion".

La patronne de France 24 tient à saluer le travail de ses équipes, qui risquent leur vie pour informer. On l’a constaté avec la mort ce week-end d’un journaliste américain en Ukraine. "C'est très compliqué aujourd'hui de travailler en Ukraine parce qu'on est dans une guerre conventionnelle. Il y a deux armées qui s'affrontent, donc les risques sécuritaires sont extrêmement élevés".

Mais nous avons une aide très précieuse, en la personne du directeur de la Sûreté. Il suit nos journalistes 24 heures sur 24, jour et nuit, il les géolocalise

Vanessa Burggraff

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Mais la directrice de France 24 note "aussi de gros problèmes logistiques. C'est très difficile de trouver des fixeurs, des chauffeurs. Puis après, il y a le retour. Ils ont vu des images atroces et l'atterrissage est compliqué. Je pense également à la rédaction de France 24 à Paris, mobilisée depuis le 24 février à 5 heures du matin. Ils ne décrochent pas de cette actualité qui est extrêmement anxiogène. Une aide psychologique est proposée à tout le monde".   

France 24 n’émet plus en Russie, son signal a été coupé, ce qui prive 28 millions de foyers de recevoir la chaîne en français et en anglais. Il reste le satellite et le numérique notamment YouTube, où les vidéos de la chaîne ont été vues plus de 200 millions de fois depuis l’invasion de l’Ukraine.

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