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"Qu’est-ce qu’elle a ma famille ?" sur France 2 : "Faire un film militant pour la GPA n’était pas le but", assure sa réalisatrice

La fiction de France 2 est librement adaptée du livre éponyme de Marc-Olivier Fogiel.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Hélène Angel, réalisatrice du film "Qu'est-ce qu'elle a ma famille ?", dans le studio de franceinfo le 9 février 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Céline et Matthieu sont agriculteurs et rêvent d’avoir un enfant. Mais Céline est stérile et leur demande d’adoption n’aboutit pas. C’est alors qu’ils pensent à la GPA, la gestation pour autrui. Cette pratique est interdite en France, ce qui pousse des Français à faire appel à des mères porteuses à l’étranger, comme par exemple au Canada: voici le coeur de la fiction Qu’est-ce qu’elle a ma famille ?, diffusée mercredi 9 février sur France 2.

Les scénaristes se sont inspirés du livre du journaliste Marc-Olivier Fogiel, aujourd’hui directeur général de BFMTV, qui a eu recours à la GPA pour avoir ses deux filles. Il y raconte son parcours du combattant, mais aussi celui d’autres couples, qu’ils soient gays ou hétéros. Car en France, la gestation pour autrui concerne surtout des hétérosexuels.

"C’est l’une des idées préconçues. 60% des couples qui ont recours à la GPA sont hétérosexuelsexplique la réalisatrice Hélène Angel. Et ce ne sont pas forcément des bobos friqués non plus. Moi, j'ai rencontré des couples et notamment à la campagne, agriculteurs aussi, qui ont eu recours à ça, et qui ne se retrouvent pas dans l’image qu’on a des couples qui font appel à la GPA. On pense qu’ils s’achètent un bébé, c'est ça que ça renvoie. Effectivement il y a plein de frais, c'est cher. Mais le film n’élude pas cette question. On voit les sacrifices financiers que ça représente."

Hélène Angel avoue qu’avant de faire ce film, elle confondait PMA et GPA  : "Je n'avais pas d'avis tranché sur la GPA. J'avais des questions, peut-être des réticences ou des a priori. Quand Arnaud Jalbert, le producteur, m'a proposé le projet, j'ai trouvé que c'était super intéressant, justement, de me confronter à ces questions. Et je pense que j'ai fait le même parcours que le personnage de Céline dans le film."

Céline, incarnée par Sofia Essaïdi, est au départ plutôt hostile à l’idée de prendre à une mère porteuse. Elle évolue au fur et à mesure. Peut-être comme le feront les téléspectateurs. "Faire un film militant, ce n’était pas le but. Sinon on ne convainc que les convaincus d'avance et on rebute les autres, je crois, détaille Hélène Angel.

Je voulais raconter une histoire de famille parce que ça parle à tout le monde. La GPA re-questionne la famille, explore les relations parents-enfants.

Hélène Angel

à franceinfo

"La fiction, c'est de parler de l'intimité, des émotions. Et je pense que c'est comme ça qu'on peut choper le mieux les spectateurs, analyse la réalisatrice. Ça ne veut pas dire qu'on va les convaincre à la fin. Mais, peut-être, qu’ils se poseront des questions…"

C’est finalement l’actrice Guilaine Londez qui interprète la mère de Céline, alors que Véronique Genest avait été annoncée pour ce rôle. Ce qui avait provoqué l’incompréhension de Marc-Olivier Fogiel, au regard des positions anti-GPA de l’héroïne de Julie Lescaut.

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