"Qu'est-ce qu'elle a ma famille ?" Les réponses de Marc-Olivier Fogiel sur la GPA
"Je comprends les gens qui ont des réserves sur la GPA"
"J'avais moi-même des réticences. Je suis allé aux Etats-Unis et ce que j'ai découvert m'a fait changer d'avis. Là-bas, la femme qui donne ses ovocytes n'est pas la même que celle qui porte le bébé. Les mères porteuses s'accomplissent dans l'idée de faire des familles. Il faut qu'elles en aient déjà une, avec deux enfants. Qu'elles aient un niveau de vie suffisant. Tout est très encadré. Michelle, la mère porteuse de mes filles, disait "nous sommes enceintes". Pour elle, porter un embryon qui n'était pas le sien c'était comme être une nounou à qui on confie un enfant pendant neuf mois. On le rend à la fin de la mission."
L'homosexualité
"Quand j'ai découvert mon homosexualité, ça n'a pas été une très bonne nouvelle. J'avais 15, 16 ans, on a plutôt envie de ressembler aux autres à cet âge-là. Il n'y avait pas à l'époque de gens accomplis dans le monde professionnel qui montraient une image non-caricaturale de l'homosexualité. J'ai eu la chance d'être très aimé par ma famille. Mais ce n'était pas une bonne nouvelle pour eux non plus. Mon père pensait pour mon bien que l'on pouvait peut-être m'aider pour être dans une voie plus traditionnelle".La reconnaissance des parents
"Selon des chiffres officieux, il y a aujourd'hui 3.000 à 5.000 enfants né de GPA en France. Je ne prône pas la légalisation de la GPA. La société n'est pas prête à ça aujourd'hui. On voit bien avec la PMA comment les choses sont clivées. En revanche je pense que les parents de ces enfants doivent être reconnus. On le voit dans l'actualité avec cette mère Madame Menneson qui porte ce combat depuis 17 ans. Elle a donc des jumelles et portant, elle n'est pas la mère de ses propres enfants. Et pour éventuellement le devenir, il faudrait qu'elle les adopte, et ça ne marche pas à tous les coups. C'est une aberration".La famille homoparentale
"Ma famille est tristement banale, comme toutes les autres. Mes filles ne sont pas nées comme les autres mais dans la réalité de notre quotidien, elles ont deux papas et elles vont super bien. Elles sont normales. Elle vont à la danse, les copines viennent dormir à la maison. Elles ressemblent aux petites copines de l'école. Les gens de la "Manif pour tous" devraient écouter cette réalité et non pas le fantasme ou la peur."
"Qu'est-ce qu'elle a ma famille ?" Marc-Olivier Fogiel, publié chez Grasset.
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