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Histoires d'info. "Nous voulons que les policiers puissent utiliser leurs armes dans un cadre plus large" (1984)

C'est l'une des principales revendications des policiers, revoir le concept de légitime défense. Mercredi 26 octobre, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, leur a promis que le dossier serait rouvert, un dossier qui ne date pas d'hier.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un policier a dégainé rue de la Goutte d'Or à Paris le 7 janvier 2016. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Nous revenons à la date du 5 janvier 1973. Une tuerie se produit à Marseille, un inspecteur de police tué et un autre grièvement blessé. Des trafiquants de faux documents, à deux pas de la Canebière, sont interpellés mais ils sortent leurs armes et tirent. La question de la légitime défense est posée. Au journal de 20 heures, l’inspecteur principal Michel Cordier, explique les limites qu’impose la loi aux policiers : "En aucun cas, le policier ne peut tirer comme il l'entend. Il est là simplement pour se défendre. Il peut dégainer le premier, mais en aucun cas il ne tirera le premier." De fait, les policiers ne peuvent utiliser leur arme que proportionnellement à la menace dont ils font l’objet. Ce en quoi ils se distinguent des gendarmes, qui rappelons-le, étant des militaires, ont le droit d'utiliser leur arme à feu, même si on ne leur tire pas dessus, et même une personne fuit et ne répond pas aux appels : "Halte gendarmerie !"

Elargir le périmètre de la légitime défense des policiers est une tentation ancienne

Si elle avait été au cœur de la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy y était favorable contrairement à François Hollande, reprenant d’ailleurs un thème de campagne de Marine Le Pen, on peut en trouver des traces bien plus anciennes. On est en 1984, dans un contexte d’insécurité croissante ou en tout cas présenté ainsi, de montée en puissance de l’extrême droite. Alors que les législatives approchent, le RPR fait des propositions par la voix d’Emmanuel Aubert, député des Alpes Maritimes, comme un certain Eric Ciotti aujourd’hui : "Nous voulons que les policiers aient tout de même la possibilité d'agir en matière d'usage des armes dans un cadre plus large en raison des dangers et de leurs missions."

Le débat est donc très ancien et très politisé. Il n'est pas étonnant qu’il resurgisse dans le contexte sécuritaire et électoral actuel.

 


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