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Histoires d'info. Les beaux perdants : Paul Gauguin, le peintre mort dans l’oubli

Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Jeudi, la découverte du talent de Paul Gauguin, 40 ans après sa mort.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un homme devant "Femmes de Tahiti" ou "Sur la plage" à la Fondation Mapfre à Barcelone (Espagne), le 9 octobre  2015. (JOSEP LAGO / AFP)

 Le 8 novembre 1991, un peintre français s’arrache à prix d’or. Extrait du journal de 13h de TF1."À propos de patrimoine on a beaucoup dit ces temps-ci que le marché de l'art était en baisse, et bien ce n'est pas toujours vrai, explique le présentateur, Jean-Pierre PernautLa preuve, la vente hier soir d'un très tableau de Paul Gaugin, 52 millions de francs. Tableau peint par Gauguin en 1892 lors de son premier séjour à Tahiti, il a été acheté par un collectionneur américain." Non, le perdant du jour n’est pas cet acheteur américain qui aurait par exemple acquis un faux tableau de Paul Gauguin. Ce n’est pas non cet anonyme qui a acquis en 2015  le tableau "Quand te maries-tu". Il a été vendu en 2015 à un acheteur inconnu, peut-être qatari pour 300 millions de dollars, faisant de cette œuvre d’art pour quelques années la plus chère du monde.

Peu de succès de son vivant

Non, le perdant c'est Paul Gauguin lui-même, l’un des archétypes de l’artiste maudit qui ne connut guère le succès de son vivant. Naviguant entre Paris et Pont-Aven, délaissant la Banque pour sa passion, il s’installe finalement et définitivement en Polynésie en 1891 pour étancher sa soif d’exotisme et son rejet de l’occident, il a alors 43 ans. Un départ financé par la vente de ses œuvres aux enchères. Lors d’un retour à Paris, non seulement ses œuvres réalisés à Tahiti ne plaisent pas mais son atelier parisien est dévalisé par son ancienne maîtresse. Rongé par la syphilis, il meurt dans une case misérable aux Marquises en 1903, rejoint 75 ans plus tard par un autre génie ayant fui le monde, Jacques Brel. Au moment de sa mort, Paul Gauguin ne vendait ses tableaux que pour survirvre, à des sommes dérisoires à la population locale, sensible à une œuvre qui serait bientôt considérée comme l’une des plus importantes de l’histoire de la peinture. Il sera redécouvert en 1949 à l’occasion d’une exposition organisée à l’Orangerie à Paris pour le centenaire de sa naissance.   

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