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Histoires d'info. Jean-Claude Chermann, l’homme qui a découvert le sida mais qu’on a oublié

Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Vendredi 6 août, le chercheur Jean-Claude Chermann, qui n'a pas été cité lors du prix Nobel de médecine en 2008 attribué à deux confrères pour leur recherche sur le sida.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jean-Claude Chermann, co-découvreur du virus du sida, à l'Élysée, le 29 octobre 2008. (GERARD CERLES / AFP)

En octobre 2008, en apparence pas de perdant, le prix Nobel de médecine est attribué à des chercheurs français, pour leur recherche sur le virus du sida. "Cela faisait des années que l'on parlait d'eux pour le prix Nobel de médecine, les Français Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi viennent d'être couronnés par l'académie suédoise pour leurs travaux sur la découverte du virus du Sida", décrit une journaliste. Les professeurs Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, de l’institut Pasteur, sont récompensés pour les travaux réalisés en 1983, des travaux dont l’on parle dans le journal de 20 heures d’Antenne 2 du 24 avril 1984, au moment où les Américains parviennent au même résultat.

Mais outre les professeurs Montagnier et Barré-Sinoussi, un autre chercheur français est alors cité : "Les docteurs Montagnier, Chermann et Barré-Sinoussi ont découvert l'an passé que le sang des malades présentant des signes précurseurs de sida au niveau des ganglions contient presque toujours un virus", poursuit la journaliste.

"KO debout"

Jean-Claude Chermann, c’est lui le troisième chercheur, découvreur du virus du sida. Or, pour les défenseurs de cet oublié du Nobel en 2008, il le mérite bien plus que Luc Montagnier, puisque Chermann a travaillé en laboratoire avec son élève Françoise Barré-Sinoussi, tandis que Montagnier n’était que le responsable administratif du laboratoire.

En 2009, dans un livre, l’oublié du Nobel se confie : "Le lendemain de l’annonce du Nobel, j’étais KO debout. Mes collègues qui connaissaient ma réelle implication dans cette découverte m’ont encouragé à rétablir la vérité. Ce fut libérateur, mais la cicatrice ne s’est pas complètement refermée." L’histoire des sciences est pleine de découvertes attribuées à d’autres. Ici ce n’est pas le cas, mais les lauriers du Nobel, Jean-Claude Chermann, aurait aimé les arborer.

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