Nobel de médecine : l'amertume du Pr Chermann
Il est "très content" pour ses deux anciens collègues, Jean-Claude Chermann. Et il se réjouit que cette reconnaissance du Comité Nobel mette fin, 25 ans après, à la polémique sur la paternité sur la découverte du virus.
Cette polémique avait opposé pendant des années l'équipe française, dirigée par Luc Montagnier, et l'équipe américaine du professeur Robert Gallo.
Mais cette satisfaction n'empêche pas Jean-Claude Chermann d'être quelque peu amer : "j'étais vraiment une pièce maîtresse. C'était dans mon labo. C'était moi le
rétrovirologue. On a été trois à défendre devant
les Américains notre découverte publiée en mai 1983".
Comment expliquer cet "oubli" ? Le professeur Chermann évoque son départ de l'Institut Pasteur en 1988 : "c'est peut-être ce que
je paie ou ce que j'ai payé. Je n'en sais rien".
_ Quoi qu'il en soit, un comité de soutien vient de se créer. Objectif : que le Prix Nobel soit co-attribué à Jean-Claude Chermann. Le scientifique poursuit ses recherches sur le virus : il appartient désormais à "l'Unité de recherche rétrovirus et maladies associées" d'Aubagne, et travaille à la préparation "d'un anticorps thérapeutique" pour les malades du sida en échec de traitement.
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