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Histoires d'info. Du teint hâlé aux lampes à UV : ces années où le bronzage a viré à l'obsession

Les canons de beauté évoluent, notre rapport au niveau de bronzage aussi.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Séance de bronzage artificiel en 1959. (KEYSTONE PICTURES USA / MAXPPP)

Demander l'arrêt de l'utilisation des cabines à bronzer, c’est un peu le symbole de la fin de la folie du bronzage. Une folie qui atteint son apogée récemment, entre les années 1960 et les années 1980. Voici une petite pépite dans les archives de l’INA. Elle date de juillet 1961, un reportage diffusé à la télévision dans le Magazine Féminin : " Si vous ne tenez pas à remporter le titre de Miss Aspirine dès votre arrivée sur la plage, madame, une seule solution, l'institut de beauté et le soleil artificiel. Si vous n'avez pas droit aux vacances cette année mais si vous êtes obsédée par l'idée bronzage à tout prix, obsession mondiale sans distinction de sexe, ni de classe, rendez-vous à la même adresse."

L'obsession du bronzage est contemporaine

Dans le Littré, ce dictionnaire de la langue française, jusqu’à la fin du XIXe siècle, on trouve bien une définition de "bronzage" mais c’est "l’action de recouvrir un objet de l’aspect du bronze". La peau brunie, c’était celle des travailleurs, un signe de vie au grand air. Le grand chic a plutôt longtemps été d’avoir la peau très pâle, signe de distinction sociale.

C’est dans les années 1920, que le bronzage de la peau devient un signe de distinction sociale. C’est un moment où le corps se montre, où la peau blanche devient symbole d’une santé fragile. Les canons de beauté évoluent. À partir des années 1920, être bronzé c’est être en forme, c’est être libre, comme la joueuse de tennis Suzanne Lenglen.

Aujourd’hui, on n'est pas revenu à la peau absolument blanche comme canon de beauté, mais on est revenu du tout-soleil. Comme tous les mouvements culturels, cela s’est fait sur un temps relativement long.

Pourtant, on s’est inquiété tôt de l’impact des UV artificiels. Journal de 13 heures d’Antenne 2 présenté Patricia Charnelet le 30 décembre 1977 : "Attention aux lampes à bronzer. Aux Etats-Unis, plus de 12 000 personnes sont brûlées chaque année en s'endormant devant ces lampes." On en est à 80 000 cas de cancer de la peau diagnostiqués par an, et une augmentation de 10% par an. De quoi prendre vraiment au sérieux les recommandations des médecins.

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