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Les musulmans répondent en ligne aux actions de Daech

Alors que l'opération #NotInMyName trouve un écho en France, certains musulmans préfèrent publier des messages avec les hashtags #LesMusulmansSexcusentPour ou #MuslimApologies.
Article rédigé par Judith Chetrit
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (La fondation britannique Active Change a lancé l'opération "Not in my name" © Capture d'écran de la vidéo)

Est-ce que publier un tweet avec le hashtag (ou son équivalent français reviendrait-il à exprimer sa colère contre l'extrême violence du groupe Etat islamique ou à se justifier, voire à s'excuser publiquement de partager la même religion que ces djihadistes? Après le succès en ligne en Europe comme aux Etats-Unis de l'opération lancée par la fondation britannique Active Change, d'autres lui font écho.

Un lycéen marseillais a repris cette campagne en lançant, au lendemain de l'exécution de l'otage français Hervé Gourdel, un évènement sur Facebook qui appelle à une mobilisation le premier week-end d'octobre. Si près de 2.700 personnes ont déjà répondu présents, Hamza Bensatem, a également reçu des critiques. "Je reçois beaucoup de messages de musulmans me disant 'Non, on n'a pas à se justifier, on sait ce qu'on est' (...) Nous, on est juste là pour dire que c'est un devoir de tout musulman de condamner fermement ces violences et dire non au terrorisme".

En réponse au hashtag  #NotInMyName, les hashtags  (qui a déjà été utilisé en mai 2013) ou ont également circulé. Des messages plein d'ironie et de dérision qui renvoient à une lassitude de devoir sans cesse se désolidariser avec des actions pour lesquelles ils n'ont rien à voir. 

"Je suis désolé à propos de cette fois où enfant, tu avais laissé tomber ta glace".

"Je suis désolée que ma barbe ne soit pas suffisamment hipster pour toi".

Le site Rue89 a publié une liste ironique "des désolidarisations qui auraient pu être exigées dans d'autres circonstances" . Y figurent, "On n'a pas demandé aux chrétiens de se désolidariser du Ku Klux Klan" ou encore "On n'a pas demandé aux porteurs de prothèses de se désolidariser d'Oscar Pistorius".

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