Cet article date de plus d'un an.

Indonésie : l'ONG d'Yvan Bourgnon lance son programme de dépollution plastique à Bali

Cette action de The SeaCleaners est réalisée en collaboration avec les pouvoirs publics et des associations, alors que le pays possède cinq des vingt fleuves les plus pollués au monde. Le récit de notre correspondante régionale, en Malaisie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
"The SeaCleaners" espère mener des actions partout en Asie après l'Indonésie (ALAIN JOCARD / AFP)

Avec plus de 100 000 kilomètres de côtes, la dépollution aquatique est un enjeu important pour l'Indonésie et ses milliers d'îles. D'autant plus que le pays possède cinq des vingt fleuves les plus pollués au monde et que dans les pays asiatiques, 75% du plastique présent dans les océans proviendrait d'une mauvaise gestion des déchets. Pour remédier à ce mal, l'ONG The SeaCleaners lance ce lundi 20 mars un programme de dépollution aquatique, en collaboration avec des acteurs locaux, politiques et associatifs.

>>REPLAY. Pollution des mers : Jenna Jambeck, la chercheuse qui a déterminé que huit millions de tonnes de plastique étaient jetés chaque année dans les océans, enfin récompensée

C'est face à la volonté de Jakarta de changer la donne, que l’ONG a mis au point son projet. Une aide qui repose sur un bateau de dépollution nommé Mobula 8. Il intercepte ainsi les déchets, avant qu’ils n’atteignent l’océan. Ce bateau technologique reste simple d’utilisation, avec à son bord un équipage de locaux formé à la dépollution, car le but est de permettre au pays de gérer la pollution plastique en autonomie.

Antoine Iché est le coordinateur du projet, il est sur place depuis 2 mois à Bali pour le lancement de l’opération : "Nous avons eu la chance d'accueillir le ministre des Affaires maritimes et de l'investissement, il est venu voir le Mobula 8. Il nous a aussi demandé si c'était possible de construire nos Mobula 8 en Indonésie. On a déjà un pied à l'étrier et un soutien fort de la part de ce ministère qui nous permettrait de leur laisser nos bateaux tout en leur apportant un soutien et un suivi pour voir ces bateaux opérer en Indonésie de façon autonome."

"Plus on a de compréhension et de connaissances, plus les collectes futures seront performantes et plus on pourra partager ses données scientifiques" 

Yvan Bourgnon

le fondateur de The Sea Cleaners à franceinfo

En Indonésie, le Mobula 8 va collecter des microparticules, des macro-déchets plastiques et hydrocarbures pour ensuite les ramener à terre. Avec dix mètres cube de capacité, le bateau pourra même rester en mer toute la journée. "Ce qui nous intéresse, c'est de mettre des scientifiques pour pouvoir quand même caractériser aussi ces plastiques, parce qu'un des grands sujets, c'est quand même la compréhension et la connaissance de cette pollution" explique Yvan Bourgnon, le fondateur de The SeaCleaners.

Son objectif est de faire face au manque de données de statistique sur la pollution aquatique, "nos scientifiques disent souvent qu'ils sont démunis face à ce manque, détaille Yvan Bourgnon. Comme nous sommes une des premières grandes initiatives de collecte, ils sont demandeurs, ils veulent être présents sur place pour pouvoir caractériser et localiser la pollution pour mieux la comprendre".

Après l'Indonésie, The SeaCleaners prévoit de se rendre dans d'autres pays d'Asie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.