À 48 ans, l’américaine Jenna Jambeck, professeure à l'Université de Georgie, vient de recevoir le prix 2022 de la fondation Mc Arthur, fondation qui récompense les travaux qui ne rentrent pas dans la catégorie des Nobels et qui, pourtant, en mériterait un.>> franceinfo junior. Prix Nobel : ce que vous ne saviez peut-être pasCe qui est précisément le cas de Jenna Jambeck puisque le monde entier, les médias, les gouvernements, les ONG, l’ONU, reprennent le chiffre que son analyse de données a produit : chaque année, huit millions de tonnes de plastique finissent dans les océans. Un chiffre vertigineux mais qui permet de mesurer l’ampleur du problème à affronter."Ça me passionne depuis l’enfance, dit-elle au Washington Post, toute petite, j’étais fascinée par ce que pouvait bien devenir tout ce que l’on jetait à la maison, tout ce dont on disait ‘ça va à la décharge’" Bonne élève, à l’heure de faire des études, elle choisit ingénieure et son sujet de doctorat à l’Université de Floride s’impose tout seul : les déchets, et précisément les déchets marins. Sauf que ça n’intéresse personne. À l’époque, en l’an 2000, aucune institution n’accepte de financer ses recherches.Environmental Engineer @jambeckresearch investigates the scale and pathways of plastic pollution and galvanizes efforts to address plastic waste. Learn more about the 2022 MacArthur Fellow #MacFellow https://t.co/6uA7OMAupl pic.twitter.com/WysMnF8nvV— MacArthur Foundation (@macfound) October 12, 2022Finalement, c’est une ONG, Ocean Conservancy, qui s’intéresse à son idée de quantifier la masse de déchets qui atterrit en mer. Pour eux, le lien est évident : les poissons sont étouffés par cette pollution. Or, des milliards de gens sur la planète dépendent de la pêche pour vivre. Il est donc temps de s’intéresser aux plastiques. En 2014, Jenna Jambeck propose ce qui semble impossible : compter les déchets plastiques et les localiser sur une carte. Pour ça, elle créé une application que tout le monde peut installer sur son téléphone pour indiquer la présence de débris sur une plage, un bord de rivière, un estuaire...Une centaine de personnes la télécharge, puis mille, puis des dizaines de milliers, ce qui a permis de collecter une masse énorme de données et, donc, de calculer ce chiffre de huit millions de tonnes déchets plastiques déversés chaque année dans l’océan. Ce qui correspond à une benne à ordure par minute. Jenna Jambeck se démène désormais pour faire enrayer le phénomène en sensibilisant les pouvoirs publics aux États-Unis mais aussi en Inde et en Chine sur l’importance d’agir à la source, pas juste de recycler, mais se passer de plastique.