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En Irlande du Nord, la crainte d’un retour de la violence grandit près de 25 ans après les accords de paix

Plusieurs attaques à l'explosif ont eu lieu ces dernières semaines à Derry et les autorités en redoutent d'autres à l'approche de Noël. La police soupçonne des groupes armés républicains.
Article rédigé par franceinfo - Laura Taouchanov
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dans les rues de Belfast (Irlande du Nord), le 15 août 2022. (LIAM MCBURNEY / MAXPPP)

Depuis quelques semaines, l’Irlande du Nord fait face à des attaques inquiétantes à Derry, l’épicentre de plusieurs évènements sanglants pendant la guerre civile. Le 17 novembre dernier deux policiers sont visés par une bombe. Les dommages restent matériels.  Et puis trois jours plus tard, ça recommence : un chauffeur-livreur est attaqué par des hommes cagoulés et armés, puis forcé à se garer devant un des commissariats de la ville, avec à bord des explosifs pour piéger la voiture. 

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Près de 25 ans après les accords de paix qui ont mis fin à 30 ans de conflits, la police soupçonne des républicains armés d'être derrière ces opérations. Elle pense d'abord à la New IRA, la nouvelle Armée républicaine irlandaise, un groupe dissident fondé en 2012. Et puis finalement, ce serait peut-être une autre branche de républicains, l’enquête en cours le dira.

Les catholiques désormais majoritaires

Si la New IRA était derrière cette opération, ce serait la première activité d'un groupe dissident depuis avril 2021. Et la police les soupçonne de planifier d’autres attaques à Derry et à Belfast puisque le mois de décembre a été rebaptisé "le mois des prisonniers" par les républicains, en référence à leurs 15 membres incarcérés en ce moment. Une source proche affirme au Belfast Telegraph que la pénurie d’explosifs les obligera à se limiter à de fausses alertes à la bombe dans des centres commerciaux, par exemple, pour perturber la période des cadeaux de Noël. Le premier ministre se dit tout de même inquiet : "Que les choses soient claires, dit-il, il n’y a plus aucune place pour la violence en Irlande du Nord, c’est la politique qui doit fonctionner".

Le paysage politique a basculé lors des dernières élections en mai. Ces attaques arrivent à un moment où les républicains majoritairement catholiques et pro-réunification sont désormais à la tête du pays. Le dernier recensement montre aussi que les catholiques sont plus nombreux que les protestants. Cela veut dire que pour la première fois de l’histoire, ceux qui veulent rester dans le Royaume-Uni sont probablement minoritaires. Les Nord-Irlandais n’ont donc jamais été aussi proches d’un référendum pour la réunification de l’île, d’où cette incompréhension du gouvernement. Mais il semblerait que cela ne va pas assez vite au goût de certains groupe de républicains armés. 

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