Aux États-Unis, l'interview d'une star du porno qui fait trembler Donald Trump
L'actrice Stormy Daniels a affirmé dans une interview, diffusée dimanche sur CBS, avoir eu une relation sexuelle avec le président américain en 2006, puis avoir été menacée lorsqu'elle a voulu en faire état publiquement.
L’actrice de films pornographiques Stormy Daniels a décrit, pour la première fois, dimanche 25 mars, sa relation avec Donald Trump, mais aussi la façon dont, selon elle, l’actuel président américain a tenté d’acheter son silence. Cette interview de l'émission "60 Minutes" sur la chaîne de télévision américaine CBS, était attendue depuis des semaines.
Face au journaliste Anderson Cooper, Stormy Daniels raconte qu’elle a une relation avec Donald Trump en juillet 2006 en marge d’un tournoi de golf. Il s'agirait d'une seule relation sexuelle avec celui qui n’était encore, à l'époque, qu’un magnat de l’immobilier et un animateur de téléréalité. C'était quelques semaines après la naissance de Barron, le fils de Donald et Melania Trump.
"Laisse Trump tranquille !"
Sans entrer dans les détails un peu sordides, ce qu'il faut retenir de cet entretien, c'est que l'actrice - assez connue aux États-Unis dans le milieu des films pour adultes - raconte comment on a tenté de la faire taire. Elle affirme notamment avoir été menacée au printemps 2011 à Las Vegas : "J'étais dans un parking. J'allais à mon cours de sport avec ma fille à l'arrière, raconte Stormy Daniels. Elle était dans son siège auto. Moi, j'étais en train de sortir son sac, ses couches... Vous savez toutes les affaires. Un gars s'est approché et m'a dit : 'Laisse Trump tranquille ! Oublie toute cette histoire !' Il a fait le tour de la voiture, il a regardé ma fille. Il a dit : 'C'est une très jolie petite fille. Ce serait vraiment dommage que quelque chose arrive à sa maman.' Puis il est reparti."
"Vous avez perçu cela comme une menace ?", demande le journaliste de CBS. "Absolument, répond Stormy Daniels. J'étais sous le choc. Je suis quand même allée à mon cours de gym, mais mes mains tremblaient tellement que j'avais peu de lâcher ma fille." Anderson Cooper lui demande alors pourquoi elle n'est pas allée voir la police. "Parce que j'avais peur", assure l'actrice.
Financement illégal de campagne ?
Finalement, en octobre 2016, 11 jours avant l’élection présidentielle, Stormy Daniels signe un accord de confidentialité avec l’avocat de Donald Trump, Michael Cohen. Ce dernier lui fait un chèque de 130 000 dollars (104 500 euros) pour qu'elle se taise et ne raconte pas ce qui s’est passé dix ans plus tôt. C'est là que l'enquête de "60 Minutes" est intéressante, parce que le versemnet de cette somme par l'avocat personnel de Donald Trump peut poser un problème au président américain.
"C'est une contribution en espèces de Michael Cohen à la campagne de Trump, estime Trevor Potter, l'ancien directeur de la commission fédérale des élections. C'est supérieur de 126 500 dollars à la somme autorisée. S'il fait ça à la demande de son client, alors c'est quelque chose d'organisé, d'illégal, un versement en espèces en vue d'influencer une élection pour faire en sorte de garder un secret, pour protéger un candidat."
Trump a regardé l'interview
L'actrice Stormy Daniels estime qu'elle est désormais délivrée de cette clause de confidentialité, même si les avocats de Donald Trump la menacent de poursuites et réclament un montant astronomique (20 millions de dollars, soit 16 millions d'euros). Le président affirme ne jamais avoir eu de relation avec cette femme, mais son avocat a reconnu avoir bien versé cette somme, juste avant la présidentielle.
À la fin de l'interview, le journaliste demande à l'actrice ce qu'elle aimerait dire au président américain qui regarde l'émission : "Il sait que je dis la vérité", lâche-t-elle. Donald Trump, lui, était rentré à temps, dimanche, de Mar-a-Lago, en Floride, pour suivre cette émission depuis la Maison Blanche. Pas de réaction ni de tweet de sa part pour l'instant. Quant à la chaîne CBS, elle fait un gros coup : c'est la première fois que Stormy Daniels s'exprime sur cette affaire depuis les révélations du Wall Street Journal en janvier.
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