Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des vaches et de leurs gaz
Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
D’ici 2030, le géant de l'industrie laitière Danone souhaite réduire de 30% ses émissions de méthane, ce gaz extrêmement polluant, 80 fois plus émetteur de gaz à effet de serre que le CO2 sur une période de 20 ans. Et la vache est responsable d'un tiers de ces émissions au niveau mondial à cause de son estomac, une véritable usine à gaz à quatre poches.
Tout s'explique par le processus de digestion très long, entre 8 et 12 heures. La rumination, constituée d'aller-retours entre la bouche et l'estomac, provoque ainsi des rots qui aggravent le changement climatique. Rien que pour Danone, le plus grand groupe laitier européen, les vaches émettent l’équivalent des émissions de l’élevage de toute la Belgique, selon l’ONG Changing Markets.
Des masques anti-méthane pour les bovins ?
Pour limiter ces émissions, le plus simple serait évidemment de manger moins de viande, moins de lait et moins de fromage. Mais pas question de vache maigre pour Danone qui mise sur le développement de nouvelles technologies afin d'améliorer encore leur rendement et produire autant avec le même nombre de vaches.
L'entreprise suit également une autre piste : ajouter à leur alimentation des additifs censés réduire les ruminations ou encore les équiper de masques anti-méthane. Ces solutions technologiques n’auront qu’un "potentiel limité" pour réduire les émissions du secteur agricole, selon un rapport du programme des Nations unies pour l’environnement. Difficile de savoir aussi comment seront contrôlés les engagements de Danone alors qu’il n’existe aucune limite d’émissions de gaz à effet de serre pour l’industrie agro-alimentaire. Sur le sujet et malgré l’urgence, les gouvernements continuent pour l’instant de regarder passer les trains.
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